L'exercice Croix du Sud, mené par les Forces armées en Nouvelle-Calédonie depuis le 21 avril, s’est achevé aujourd’hui, samedi 3 mai, en présence du ministre des Outre-mer, Manuel Valls. La cérémonie s’est déroulée place des Cocotiers, avec les nations partenaires. L’opération a permis de "renforcer notre crédibilité opérationnelle", et de montrer "la solidarité entre alliés de 23 nations", a estimé Yann Latil, commandant supérieur des Fanc. Détails avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Le moment est solennel. Sur la place des Cocotiers, en fin de journée ce samedi 3 mai, à 17 heures, les militaires représentant les 23 nations ayant participé à l’édition 2025 Croix du Sud sont regroupés à l’occasion de la cérémonie de clôture de ce vaste exercice interarmées, piloté par les Forces armées en Nouvelle-Calédonie (Fanc) et qui visait à simuler le passage d’un cyclone sur l’archipel de Wallis-et-Futuna. Plus de 2 100 militaires y ont participé, avec de nombreux moyens matériels, une douzaine d’avions et des bateaux, du 21 avril au samedi 3 mai.

Une édition particulière. De par le contexte calédonien, déjà. "C’était un vrai défi pour nous de monter cet exercice dans les conditions dans lesquelles nous l’avons préparé, a expliqué Yann Latil, commandant supérieur des Fanc. Nous étions extrêmement motivés de montrer que la crise calédonienne ne nous avait pas mis à genoux et que nous étions toujours en capacité de rayonner dans la région." De par le nombre de participants, inédit depuis la création de Croix du Sud, en 2002. "C’est exceptionnel. Nous avons commencé avec 3 partenaires, aujourd’hui nous sommes à 23, c’est un vrai succès." Et de par le scénario catastrophe climatique, de plus en plus fréquent dans la région Pacifique, et la volonté de se projeter à plus de 2 000 kilomètres de la Nouvelle-Calédonie, au Fenua.


Une "coordination considérable"
Outre le fait d’avoir "renforcé notre crédibilité opérationnelle", Yann Latil retient un enseignement majeur de cette opération : le fait de savoir "travailler ensemble dans une dimension aussi large, c’est-à-dire avec 23 pays, dont une douzaine dans chacun de nos états-majors", ce qui a nécessité une "coordination considérable" au niveau des procédures communes. "C’est extrêmement intéressant d’arriver à rallier tout le monde sur ces objectifs."
Croix du Sud représente également une opportunité pour les Fanc de témoigner de leur capacité "à assurer la souveraineté de nos territoires et la protection de nos populations". Les forces armées adressent ainsi "ce message à tous ceux qui souhaiteraient la mettre en cause". Dans un contexte mondial qui évolue rapidement, où les crises se multiplient et l’incertitude augmente, estime Yann Latil, il s’agit pour les Fanc de rendre visible leur faculté à intervenir. "Nous sommes là, nous ne sommes pas seuls, nous sommes nombreux à vouloir garantir la liberté de circulation dans les mers, la souveraineté des territoires calédoniens, wallisiens, futuniens, nos camarades de Polynésie française pourraient dire la même chose. C’est toujours important de rappeler l’attachement qu’on a pour les citoyens français."

Avec 18, 20 nations, on peut répondre à une catastrophe majeure"
Le scénario reposant sur la survenue d’une catastrophe naturelle n’a pas été choisi au hasard, ces évènements étant de plus en plus nombreux. "On le constate au quotidien. Je suis commandant de défense depuis 18 mois. J’ai dû intervenir à quatre reprises sur des catastrophes majeures. Deux fois en Papouasie-Nouvelle-Guinée, sur un glissement de terrain, une éruption volcanique, et deux fois au Vanuatu, à l’occasion d’un cyclone et d’un tremblement de terre. Est-ce qu’on est assez solide ? Seuls, non. Avec 18, 20 nations, oui, on peut répondre à une catastrophe majeure." D’où l’enjeu d’un tel exercice, qui vise notamment à améliorer la coordination entre ces différents pays afin d’être plus efficace dans la prise en charge de victimes de ces catastrophes naturelles. Et a révélé "la solidarité entre alliés, qui ont réussi à agir ensemble pour une opération d’aide humanitaire aux populations".
Par Les Nouvelles Calédoniennes