Du 20 au 24 août 2025 se tiendra la 24ème édition du Festival international du Film Insulaire de Groix, dans le Morbihan, en Bretagne sud. Cinq jours de projections, de rencontres, d’échanges, de débats et de festivités autour des peuples insulaires. Parmi les soixante films à l’affiche de la programmation de cette édition 2025 qui se veut pluridisciplinaire, exigeante et variée, figurent cinq films documentaires ou fiction en compétition et hors compétition issus des outre-mer qui explorent les problématiques et les enjeux sociétaux liés à ces territoires.
Né de la volonté de faciliter, à travers un évènement fédérateur, les rencontres et les échanges en donnant la parole aux insulaires du monde entier, le Festival International du Film Insulaire de Groix, une île située au large de Lorient, dans le département du Morbihan, en Bretagne sud, est aujourd’hui un rendez-vous annuel incontournable. Même si le cœur de cet évènement reste la compétition internationale de films documentaires, une large place est accordée, à chaque nouvelle édition, à la découverte d’une « ile invitée » ou d’une thématique, à travers évidemment le cinéma, mais aussi la musique, les artistes plasticiens et autres acteurs culturels.
Le festival International du Film Insulaire de Groix favorise donc l’expression en images et en musique des cultures insulaires du monde. Pour cette 24ème édition, le festival a mis le cap sur les Iles du Québec. Pendant cinq jours, des projections, des rencontres littéraires et artistiques, des échanges, des expositions, ateliers et autres festivités auront cours sur le site emblématique de Port Lay autour des peuples des Iles du Québec, mais aussi des peuples insulaires du monde.
Un espace offert aux cinéastes et artistes des outre-mer
Comme chaque année, depuis quasiment le début, ce festival offre un espace aux cinéastes et artistes des outre-mer. Ainsi, parmi la sélection de la soixantaine de films documentaires ou fiction, longs et courts-métrages, en compétition ou non, programmés, dans le cadre de cette édition 2025, cinq films issus des territoires ultramarins font partie de cette sélection. Deux figurent en compétition dans la catégorie compétition internationale de court-métrage fiction.
Il s’agit de « Adieu les copains », un court-métrage de Lawrence Valin tourné à La Réunion qui aborde la problématique de l’exil des jeunes réunionnais qui sont obligés de s’expatrier en France hexagonale et de « Dorlis » de la réalisatrice martiniquaise Enricka MH qui dénonce les violences intrafamiliales et brise le tabou de l’inceste.
Un espace de réflexion sur les problématiques des peuples insulaires
Le Festival International du Film Insulaire est aussi un espace de réflexion sur les problématiques auxquelles les peuples insulaires sont confrontés comme par exemple la transition écologique, l’accessibilité à l’emploi, le logement, l’énergie et bien d’autres enjeux. Trois autres films issus des outre-mer projetés hors compétition viendront rappeler au public ces enjeux parfois vitaux pour les populations et peuples d’outre-mer.
« Capesterre sans eau », un documentaire de 52 minutes du journaliste et réalisateur Daniel Matias est de ceux-là. Le film évoque la difficulté de l’accès à l’eau en Guadeloupe. Une vulnérabilité hydrique qui prend une dimension particulière et est symptomatique des fractures sociales et environnementales, dont sont victimes les Guadeloupéens. De même le documentaire de Nicolas Glimois sur le chlordécone intitulé « Les Antilles empoisonnées : la banane et le chlordécone » rappelle l’urgence d’une écologie décoloniale. Ces violences affectent en effet profondément les liens culturels et identitaires de ces peuples, nourrissant un sentiment d’injustice et de dépossession. Ces deux films feront l’objet d’un débat après leur projection avec notamment Marie Baléo, autrice de « Les empoisonneurs, chlordécone : histoire d’un mépris français ».
Résilience
Autre film ultramarin qui bénéficie de « coups de projo », « Mayotte, l’impossibilité d’une île » de Julie Peyrard et Océanne Skarica qui offre une plongée au cœur des cicatrices mahoraises et évoque le sentiment – largement partagé d’abandon dont fait l’objet cette île qui a pourtant affirmé et réaffirmé sa volonté d’être française.
Des films ultramarins en compétition ou non qui reflètent et traduisent en actes les problématiques et les enjeux sociétaux de ces territoires insulaires d’outre-mer, éprouvés de surcroit par les dérèglements climatiques, ultimes défis de notre époque. Ils offrent également une richesse de regards sur leur capacité à surmonter les épreuves, à faire face aux difficultés, montrant ainsi leur faculté de résilience. En cette période de gros vents qui soufflent sur le monde, cela peut s’avérer salutaire.
E.B.
24ème Festival International du Film Insulaire de Groix
Du 20 au 24 août 2025
Port Lay
56590 Ile de Groix
Renseignements : www.filminsulaire.com/