Société : Quels usages et impacts des réseaux sociaux en Nouvelle-Calédonie ?

Société : Quels usages et impacts des réseaux sociaux en Nouvelle-Calédonie ?

L’Université de Nouvelle-Calédonie (UNC) accueillait vendredi 30 avril une conférence sur l’usage et l’impact des réseaux sociaux en Nouvelle-Calédonie. En partenariat avec le Congrès, l’évènement avait pour but de dresser un bilan de cette utilisation sur le Caillou en identifiant les retombées positives et négatives. Un sujet de notre partenaire Actu.nc. 

Plus durement impactée en termes de santé mentale que ses prédécesseurs, la génération Z (personnes nées entre 1997 et 2010) subirait de plein fouet l’impact négatif des réseaux sociaux en raison d’une utilisation démesurée et d’un manque de recul. Née avec un smartphone dans les mains, la génération 2000 n’aura jamais connu autant de problèmes de dépression et d’anxiété. « Aujourd’hui, j’évalue ma vie en évaluant la vie des autres », résume Larry Martin, conseiller socio-éducatif, chef du projet de l’observatoire jeunesse. 

Entre course aux « likes » et confrontation à des standards de beauté inatteignables, les jeunes se sentent renvoyés à une identité négative d’eux-mêmes voyant constamment sous leur yeux une perfection qu’ils ne savent pas artificielle. La plupart des utilisateurs ne publiant que les meilleurs aspects de leur existence, un cercle vicieux se forme alors tronquant la réalité dans une vision idéalisée et culpabilisante de la société. « Qu’es- ce qu’il ou elle a de plus que moi ? se demandent alors les jeunes. Au fur et à mesure, je deviens spectateur de ma propre vie », complète Larry Martin. 

Face aux perturbations psychologiques bien réelles qu’apportent les réseaux sociaux, on en oublierait leurs apports bénéfiques dans le quotidien de chacun. En plus de permettre de maintenir et tisser des liens, ces derniers facilitent l’accès à l’information de manière simple et rapide n’importe où sur la planète. Source d’information supplémentaire avec le journal télévisé, la presse et la radio qui conservent la plus grande crédibilité, les réseaux sont aussi un moteur pour le développement et la visibilité d’entreprises sur Internet. « Nous devons prôner une bonne utilisation pour une société de conviction et d’engagement », conclut le chef du projet de l’observatoire de la jeunesse. 

« En Calédonie, 7 personnes sur 10 utilisent les réseaux sociaux toutes générations confondues avec une hausse de 11% entre 2020 et 2021 », explique Éric Olivier, coordinateur de l’Observatoire du Numérique en Nouvelle-Calédonie. « Même si tous les réseaux sont plébiscités, c’est Facebook qui comporte le plus d’utilisateurs avec 170 000 comptes ce qui constitue une bonne partie de la population » ajoute l’intervenant du numérique. « En 2ème position, nous retrouvons le réseau professionnel, LinkedIn, avec 62 000 utilisateurs, suivi de très près par Instagram et ses 60 000 usagers en NC. Le pouvoir de l’image dans toute sa splendeur » pour Éric Olivier. Cependant, les chiffres exposés ne tiennent pas en compte de la problématique des profils doublons ou encore des faux comptes ce qui nous amène à penser qu’ils peuvent être revus à la baisse. 

La portée des hashtags permet également de se rendre compte du « pouvoir des buzz et des mots avec respectivement 183 millions de hashtags « New Caledonia » et 22 millions de hashtags « Kanaky » sur la plateforme Tik Tok prisée par les jeunes ». Simple hasard, ou peut-être véritable indice sur la manière dont la jeunesse calédonienne perçoit son pays ? 

Adrien Monroux pour Actu.nc