Actuellement en mission à Paris, le président du Département de Mayotte, Ben Issa Ousseni, a salué l’adoption définitive, ce mercredi, de la loi-programme sur la refondation qui « donne un cap ». Il souligne des avancées nécessaires pour la reconstruction mais pas suffisantes pour les habitants de ce territoire ravagé par le cyclone Chido.
« La loi apporte une réponse. Ce n'est peut-être pas la réponse qu’attendaient les Mahorais, mais c'est une réponse aux problématiques de la refondation de Mayotte » a confié Ben Issa Ousseni à notre rédaction, après avoir été reçu par les équipes du ministre des Outre-mer pour préparer le CIOM gouvernemental de ce jeudi, dont une large partie sera consacré au Département.
« Il y a beaucoup d'avancées sur cette loi, même si toutes les réserves des Mahorais n'ont pas forcément été prises en considération. Mais la loi a le mérite aujourd'hui d'exister et juste de fixer un cap sur l'avenir, sur le développement à venir de Mayotte », a estimé Ben Issa Ousseni. « On a un texte qui donne un cap » mais « qui ne répond pas à tout ».
Pour le président du Département, la partie la plus importante de cette loi concerne le développement de l’archipel, pour lequel 3,9 milliards d’euros ont été mobilisés. « On a un peu plus de pistes sur les projets qui vont être mis en place, notamment la piste longue » sur Grande Terre. Dans le texte adopté, 1,2 milliard sont consacrés à la construction de ce nouvel aéroport « afin de garantir la desserte internationale de Mayotte ».
Ben Issa Ousseni a aussi salué la fin du titre de séjour territorialisé en 2030, « une avancée certaine ». « On aurait aimé que ça soit tout de suite, mais au moins, on a eu une réponse, on a une date et on sait que ça va se faire ». Sur la convergence des droits, il salue aussi une « réponse » avec un « alignement total en 2031 ». « Il y a encore un travail à faire sur la trajectoire, sur chaque ligne, quels sont les délais, le calendrier étape par étape pour y arriver. On espère que ce sera précisé dans les décrets ».
« Donc, il y a des réponses qui vont dans le sens, même si on aurait aimé aller beaucoup plus loin », ajoute-t-il. « Le texte ne répond pas à tout mais il fixe un cadre » a précisé le président du Département qui dit avoir mis en place une « task force » à Paris « pour travailler sur nos sujets, faire du lobbying », à la fois auprès du gouvernement et des parlementaires.
Selon Ben Issa Ousseni, la « task force » va aussi « travailler sur la traduction notamment financière » de la partie loi-organique visant à faire évoluer le Département en Collectivité unique, « parce que lorsqu'on donne des nouvelles compétences à une collectivité, il faut que ça se traduise par des financements qui vont avec ».
Le président du Département s’est aussi entretenu avec le général Facon, chargé de préfigurer l’établissement chargé de la reconstruction de Mayotte, dont la présidence sera assurée par Ben Issa Ousseni, et la direction générale par une personne nommée par le gouvernement. Deux candidatures seraient en lice, et c’est le chef de l’État qui devrait trancher « très prochainement ». La stratégie de l’établissement doit également être présentée jeudi lors du CIOM. « Le général Facon me tient informé étape par étape de l'évolution de ce dossier ».