La nouvelle délégation désignée par le bureau politique du FLNKS a été reçue pendant plus de trois heures par le ministre des Outre-mer, ce mardi 26 août au haut-commissariat de la République. Le Front indépendantiste a réaffirmé son « rejet catégorique » de l’accord de Bougival, tout en assurant « poursuivre le dialogue » avec l’État.
Le dialogue a repris ce mardi matin entre le FLNKS et le ministre des Outre-mer. Manuel Valls a reçu, pendant plus de trois heures, la nouvelle délégation désignée lundi par le bureau politique du Front : neuf personnes composent la nouvelle équipe chargée des discussions.
Il s’agit de Laurie Humuni, secrétaire générale du Rassemblement démocratique océanien (RDO), Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne, Rock Haocas, syndicaliste de l’USTKE, Pierre-Chanel Tutugoro, président du groupe UC-FLNKS et Nationalistes au Congrès et vice-président de l’UC, Gilbert Tyuienon, maire de Canala (UC) et membre du 18e gouvernement, Oriane Trolue du Mouvement des Océaniens indépendantistes et Jean-Marie Ayawa de la Dynamik unitaire Sud (DUS).
À l’issue de ce long entretien, les membres de la délégation n’ont pas adressé la parole à la presse qui attendait devant le haut-commissariat. Rien n’a filtré des discussions mais un communiqué du FLNKS a été publié aux environs de 17h ce mardi (heure locale). « Le FLNKS a réaffirmé avec clarté et détermination son rejet catégorique du projet d’accord de Bougival » indique celui-ci. Un texte qui, pour le Front, est « contraire à l’esprit de l’accord de Nouméa » et « ne saurait constituer une base de discussion pour l’avenir de notre pays ».
D’après le communiqué, le FLNKS a durant cet entretien « réaffirmé sa trajectoire depuis 1983 », à savoir l’accession « du peuple kanak » à la souveraineté, « avec toutes les communautés », et dans la continuité de la déclaration de Nainvilles-Les-Roches ainsi que des accords de Matignon et Nouméa. Le Front indépendantiste dénonce aussi les « manquements de l’État depuis le 3ème référendum » et « le passage en force sur l’ouverture du corps électoral et la crise du 13 mai, qui ont brisé la confiance ».
Le FLNKS a aussi « rappelé son rôle dans le retour au calme en ayant assumé la désescalade depuis 2024, malgré un contexte de racisme anti-kanak et de fortes inégalités sociales ». Le Front dit aussi vouloir « poursuivre le dialogue au plus haut niveau de l’État dans un esprit de responsabilité », et « reste fermement engagé à construire avec l’ensemble des partenaires un accord d’indépendance, seule garantie d’une paix durable en Kanaky Nouvelle-Calédonie ».
Du côté de Manuel Valls, un bilan de la visite ministérielle est programmé avec la presse cette fin d’après-midi en Nouvelle-Calédonie. Le ministre doit ensuite revenir à Paris, avec une nouvelle date butoir : celle du 8 septembre, date de la motion de confiance demandée par François Bayrou, et qui ferait probablement chuter l’actuel gouvernement.
Avec Les Nouvelles Calédoniennes