Environ 200 personnes ont manifesté mercredi à Nouméa pour demander à l'État de soutenir la Nickel Mining Company (NMC), entreprise d'extraction de nickel en Nouvelle-Calédonie qui pourrait être en cessation de paiement avant Noël, selon les syndicats.
« Sans aide extérieure, la NMC fermera ses portes dans 15 jours. Ce sont 650 emplois directs et 2.000 emplois indirects qui sont menacés », assure Bertin Boere, délégué syndical de l'USTKE (Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités).
Mercredi, environ 200 salariés, accompagnés de la direction, ont manifesté devant le haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie à Nouméa, selon une journaliste de l'AFP. La NMC est une filiale de la Société minière du Sud Pacifique (SMSP), cette dernière étant détenue à 51% par la province Nord.
Spécialisée dans l'extraction, la NMC exporte le minerai de nickel vers la Corée du Sud, où la SMSP est actionnaire majoritaire d'une usine métallurgique codétenue avec le coréen Posco. Mais l'entreprise rencontre de grandes difficultés à réaliser les tonnages exigés par l'usine coréenne.
Seuls deux de ses quatre sites miniers fonctionnent à plein régime et NMC a dû acheter du minerai à d'autres exploitants pour pouvoir honorer ses engagements. Parmi les griefs soulevés par les salariés, « le manque de soutien de l'État, alors que la SLN et Prony Resources », deux autres entreprises de la filière nickel calédonienne, « ont bénéficié d'un appui financier », estime Bertin Boere.
Le secteur du nickel, principale ressource économique de la Nouvelle-Calédonie, fait face depuis plusieurs années à une situation très difficile. L'ensemble des entreprises du secteur minier et métallurgique traverse une crise majeure, aggravée par les violences de 2024 qui ont entraîné la mise à l'arrêt de sites.
La Société Le Nickel (SLN), premier employeur privé du territoire, n'est plus financée par son actionnaire principal, Eramet. L'État a pris le relais et a décaissé en avril une nouvelle aide de 100 millions d'euros pour permettre à la SLN de poursuivre son activité. Prony Resources, en quête d'un nouvel actionnaire, a également bénéficié d'un prêt de l'État de 126 millions d'euros qui doit lui permettre de tenir jusqu'en 2026.
La SMSP n'a elle bénéficié d'aucun soutien. Elle s'en était émue en 2024 dans un courrier à Emmanuel Macron, lorsqu'elle a été contrainte de fermer l'usine métallurgique de KNS, dont elle détenait 51% des actifs. Cette fermeture a eu lieu faute d'avoir trouvé un remplaçant à Glencore, qui en détenait les 49% restants et qui assumait seul les pertes abyssales de l'usine (13 milliards d'euros) au terme du pacte d'actionnaire liant le géant des matières premières à la SMSP.
Quelque 1 200 salariés avaient été licenciés.
Avec AFP























