Covid-19 en Nouvelle-Calédonie : Saluant une « pente descendante positive », Louis Mapou reste prudent

©Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

Covid-19 en Nouvelle-Calédonie : Saluant une « pente descendante positive », Louis Mapou reste prudent

Interviewé par nos partenaires de CALEDONIA, le président du gouvernement calédonien Louis Mapou s’est exprimé sur la situation épidémique de l’archipel, en nette « amélioration », la mise en place du pass sanitaire, la rentrée des classes avec l’allègement du confinement, et sur un volet plus politique, la visite de Sébastien Lecornu et le 3ème référendum d’indépendance, prévu le 12 décembre.

La situation sanitaire de la Nouvelle-Calédonie montre une « amélioration » depuis le début du mois. Le taux d’incidence, qui avoisinait les 1 250 cas pour 100 000 habitants le 20 septembre, est tombé sous la barre des 500 cas pour 100 000 habitants le 7 octobre. Interrogé par CALEDONIA, le chef de l’exécutif calédonien Louis Mapou reste prudent malgré la « satisfaction ». « Nous sommes sur une pente descendante positive » après un « bourgeonnement rapide » du virus et un pic épidémique arrivé rapidement, dès la mi-septembre. 

« Nous devons continuer à surveiller les tendances (…) pour voir si cette pente peut se consolider les prochains jours », a-t-il prévenu, fixant la date du 18 octobre pour un possible nouvel allègement des restrictions sanitaires. Sur place, l’épidémie a enregistré plus de 9 000 cas depuis le 6 septembre et fait 191 décès. 253 personnes sont encore hospitalisées dont 51 en réanimation. Selon Louis Mapou, les autorités sanitaires calédoniennes « ont constaté que le virus (et notamment le variant Delta, ndlr) était déjà là depuis deux ou trois semaines » avant la détection des premiers cas autochtones le 6 septembre, expliquant un démarrage en trombe de l'épidémie. 

« 180 à 190 000 personnes pourront avoir accès au pass sanitaire »

« Deuxième satisfaction » pour Louis Mapou : le taux de vaccination. « Nous avons passé le cap des 100 000 schémas vaccinaux complets », a-t-il salué. En pourcentage, 42,65% des Calédoniens affichent donc un schéma vaccinal complet. « Aux environs de la fin octobre, nous avoisinerons les 70% » poursuit-il, « nous devons atteindre un taux d’immunité collective de 80 à 85% » pour « enlever le masque, revivre normalement » avant les fêtes de fin d’année. Louis Mapou a toutefois regretté la lenteur dans cette campagne de vaccination qui a débuté en janvier dernier sous le précédent exécutif. « Il a fallu que les Calédoniens soient au pied du mur » pour que la vaccination accélère, a-t-il déploré. Autre indicateur positif pour le président du gouvernement, « le taux de saturation du service réanimation du Médipôle est sous contrôle ».

Sur le pass sanitaire, qui sera appliqué à partir de lundi, l’exécutif et son président assument. « Nous avons cherché la façon la plus simple pour le mettre en circuit le plus tôt possible » a expliqué Louis Mapou pour justifier la non application du pass aux 12-18 ans. Pour le chef du gouvernement, le pass sanitaire permettra encore d’alléger le confinement et il assure : « le pass dans le contexte de la Nouvelle-Calédonie est facile d’accès », à la fois version numérique et papier, et pas uniquement réservé aux personnes vaccinées. « 180 à 190 000 personnes en Nouvelle-Calédonie pourront avoir accès au pass sanitaire » insiste-t-il. 

Sur la réouverture des établissements scolaires prévue à partir du 12 octobre, Louis Mapou se dit « conscient des difficultés » et des inquiétudes de certains parents d’élèves mais « cela va faire 5 à 6 semaines que nos enfants ne sont pas allés à l’école et il peut y avoir, dans beaucoup de familles, des difficultés à gérer la situation ». Il évoque aussi une nécessité de « rattraper les objectifs pédagogiques » alors que l’année scolaire calédonienne s’achève en décembre. « Nous nous donnons une semaine pour appréhender toutes les questions qui se poseront lors de cette reprise », a-t-il insisté, évoquant notamment une adaptation et une indulgence sur l’absentéisme.

Enfin sur la visite du ministre des Outre-mer quelques semaines avant le troisième référendum d’indépendance, « il appartiendra au ministre et aux responsables politiques de Nouvelle-Calédonie de discuter » d’un éventuel report demandé notamment par les indépendantistes en raison de la crise sanitaire. Louis Mapou veut ainsi se poser en tant que chef du gouvernement collégial calédonien, « au nom de qui je parle », et assure être « arc-bouté sur la sortie de cette crise sanitaire ». « La Nouvelle-Calédonie ne sortira pas de cette crise sans avoir été impactée psychologiquement, économiquement, culturellement (…) » a-t-il toutefois poursuivi, questionnant la compatibilité entre « le temps du deuil », long dans la culture Kanak, et les « besoins d’organisation d’un scrutin aussi important ».