OPJ 974 : Une aubaine économique directe pour l’île

OPJ 974 : Une aubaine économique directe pour l’île

© Killian CADET – Marielle Karabeu à gauche et Yaelle Trules à droite

Clap de fin sur trois mois et demi de tournage pour la série OPJ, qui avait posé ses valises à La Réunion le temps de la saison 2. Une aubaine pour plusieurs centaines de comédiens, figurants, silhouettes et techniciens. Retour sur les enjeux économiques dune telle production, tout particulièrement en période de crise sanitaire.

Si La Réunion a accueilli avec enthousiasme l’équipe de la deuxième saison de la série initialement intitulée OPJ Pacifique Sud, ce tournage devait se dérouler en Nouvelle-Calédonie, là où il avait commencé. Le protocole sanitaire à l’arrivée y étant très strict, à savoir une quatorzaine hôtelière obligatoire, et des coûts induits, la Production a préféré opter pour une solution moins contraignante financièrement en atterrissant dans l’Océan Indien. Une charte COVID tout aussi exigeante a été mise en place afin d’écarter le moindre risque de contamination : Parmi une interminable liste de mesures obligatoires, la double prise de température quotidienne par un référent attitré sur chaque plateau, et les tests PCR réguliers.

 OPJ 974, c’est d’abord un pitch : Clarissa Hoarau, Commandante de brigade, avait été affectée à Nouméa à la suite de déboires en métropole. Mère de 2 adolescents, elle élève seule ses enfants depuis la disparition de son mari décédé en mission au Mali. Décidée à rentrer sur son île natale, La Réunion, elle sentoure de son équipe de choc pour résoudre les enquêtes policières : Gaspard Watson (Antoine Stip) et Kelly Kwaté (Marielle Karebeu) les kanak, et Jackson Bellerose (Nathan Delemme), l’antillais.

Ensuite, les spécificités locales sont incorporées dans le scénario de façon tout à fait naturelle et spontanée, la diversité des cultures, des religions, des paysages, tout ce qui fait le patrimoine et les couleurs de l’île. Les épisodes se déroulent à Dos d’Âne à La Possession, à Langevin, à Cilaos, à la Saline, au temple Siva Soupramanien à Saint-Paul, au Complexe Félix Guichard de Sainte-Anne, à Boucan Canot, dans les hauts, au cœur de la forêt de Bébour, au Port, à Saint-Pierre, en somme un peu partout à travers l’île, enfin une série qui prend le temps de mettre en avant toutes les beautés du territoire. Une jolie vitrine pour admirer l’île Bourbon.

Et puis, il y a le format : Pour cette saison 2, les 20 épisodes sont passés de 26 à 52 minutes, ce qui offre 2 fois plus de visibilité.

 Dans la recette du succès (c’est tout le mal qu’on lui souhaite) de cette saison qui sera diffusée sur France 3, il faut inclure 2 épisodes en prime time avec en Guests Olivier Marchal (créateur des séries 36 quai des Orfèvres et Braquo entre autres) et Samir Boitard (révélé par la série Engrenages) dans les rôles respectifs de Lombardini et Alex Marcus.

 Côté chiffres, on est sur 2 millions d’euros de dépenses locales (nuitées d’hôtel, locations de décors, locations de véhicules, repas etc). Avec un tournage très mobile qui prend le temps d’installer ses décors à travers toute l’île, c’est autant de nuitées pour les hôteliers. « On consomme dans le restaurant de l’hôtel, on consomme dans les restaurants autour, dans les supermarchés, on consomme dans les stations services. » , indique Stéphane Meunier, Producteur de la série policière, qui a suivi plusieurs années de sa scolarité au lycée Roland Garros au Tampon.

« 80 ou 85 % de l’équipe est réunionnaise […] on a une volonté d’amener notre équipe réunionnaise à être avec nous sur le projet. » Cela se mesure par 68 techniciens locaux, 46 rôles secondaires locaux, 50 silhouettes, 430 figurants, 30 véhicules de locations divers, 17 véhicules techniques de location (camions pour toute la partie éclairage et le gros matériel). En période de crise sanitaire, avec de surcroît le retour des motifs impérieux concernant les voyageurs, une production audiovisuelle de cette ampleur permet d’injecter un peu d’oxygène dans le tissu économique local.

Toute l’équipe d’OPJ 974 devrait être de retour à La Réunion dès le mois de Mai pour le tournage de la saison 3, espérons que cette belle exposition sur une chaîne de télévision nationale permettra à l’île d’attirer de nouveaux visiteurs dès la levée des restrictions sanitaires, les professionnels du tourisme en ont grand besoin.

Auriana Annonay, Vagabonde des Iles.