La Réunion : La Fondation pour le Logement appelle à l’expérimentation de l’encadrement des loyers

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La Réunion : La Fondation pour le Logement appelle à l’expérimentation de l’encadrement des loyers

La Fondation pour le Logement invite les communes de La Réunion à se porter candidates à l’expérimentation de l’encadrement des loyers, désormais ouverte aux territoires ultramarins depuis juin 2025.


Selon les données de l’Observatoire des loyers, le loyer médian sur l’île s’élève à 10,9 € par mètre carré hors charges, avec des disparités selon les zones. Sur le Territoire de l’Ouest, il atteint 15 €/m² pour les logements de moins de 50 m², contre 13,5 € sur la CINOR (Saint-Denis et ses environs) et 14 € sur la CIVIS (Saint-Pierre et ses environs). Ces niveaux sont comparables à ceux observés dans des villes comme Bordeaux, Lyon, Lille ou Toulouse.

« Pour les personnes accueillies ou accompagnées par la Fondation pour le Logement, cette situation est insoutenable. Ces personnes consacrent 50 à 80 % de leur budget au paiement du logement, c'est leur premier poste de dépenses. Cette hausse non régulée des coûts du logement a des conséquences dramatiques :  beaucoup de personnes ne parviennent plus à accéder à un logement ou à s’y maintenir », alerte Matthieu Hoarau, directeur régional de la Fondation pour le Logement à La Réunion.

L’Observatoire note également une « pression croissante » des loyers, dans un contexte où le niveau de vie moyen à La Réunion reste inférieur à celui de l’Hexagone, rendant l’effort pour se loger proportionnellement plus élevé.
Neuf communes identifiées comme « zones tendues » – La Possession, Le Port, Le Tampon, Saint-Denis, Saint-Louis, Sainte-Marie, Saint-Paul et Saint-Pierre – sont éligibles à cette expérimentation. Les municipalités intéressées doivent formaliser leur candidature pour permettre une mise en œuvre en 2026, conformément à la loi adoptée en juin 2024.

Dans l’Hexagone, les études montrent que l’encadrement des loyers a contribué à freiner leur progression. À Paris, par exemple, une hausse de 5,2 % a été évitée, soit 141 € par mois en moyenne pour les locataires, selon la Fondation pour le Logement. Le taux d’annonces dépassant les plafonds est passé de 32 % en 2022 à 28 % en 2024 dans les villes concernées.

Cette initiative intervient dans un contexte de forte tension sur le logement : augmentation des procédures d’expulsion, aggravation du nombre de cas de sans-abris et allongement des listes d’attente pour un logement social.