Nouveaux pontons, nouveaux quais, nouvelles tours à glace, nouveaux hangars pour la transformation du thon blanc en produits dérivés, et la transformation des déchets de pêche en engrais et farines pour l’aquaculture, amélioration du réseau d’assainissement, accès contrôlé à la zone… Le Port autonome sera le maître d’œuvre de ce schéma directeur qui s’étire du cinq ans et coûtera 1,83 milliards de Francs. Précisions avec notre partenaire Radio 1.
Cette fois-ci, c’est la bonne : le port de pêche de Papeete a sa feuille de route et met le cap sur 2030, avec un nouveau schéma directeur présenté ce mercredi par Taivini Teai et Jordy Chan, quelques minutes après son adoption en conseil des ministres.
Les projets de réaménagement du site portés par Teva Rohfritsch, puis Tearii Alpha sous l’ancienne mandature affichaient un budget de 3,7 milliards mais étaient restés dans les cartons. Celui-ci est estimé à 1,83 milliard de Fcfp, et sera financé sur fonds propres par le Port autonome qui est affectataire du port de pêche depuis janvier 2024, et qui maîtrise suffisamment de foncier aux alentours et possède les fonds propres nécessaire pour mener à bien la rénovation et l’extension prévues, explique Laurent Goulet, chargé de mission au Port autonome.
Car le volume des pêches a augmenté de 70% ces cinq dernières années, et le port est à l’étroit sur ses 2,3 hectares, ses 280 mètres de quais et 600 mètres de pontons. Le schéma directeur se décline en 8 actions, a détaillé Laurent Goulet :

- C’est d’abord le vieux problème des tours à glace qui doit être réglé : 2 des trois tours ne fonctionnent plus et la troisième est en fin de vie. Pour répondre au besoin de 22 tonnes de glace par jour, deux nouvelles tours vont être installées et livrées en 2028. Coût : 440 millions de Fcfp.
- Le port de pêche manque de places à quai. Il doit non seulement se débarrasser des 15 épaves flottantes qui encombrent les lieux, mais aussi rénover les 18 pontons vétustes et dangereux et en rajouter trois, et rallonger le quai principal de 70 mètres. Le tout pour 550 millions de francs et un achèvement des travaux à fin 2027.
- Il faudra également remettre l’assainissement aux normes. Le raccordement du port de pêche à la station d’épuration voisine a permis de mettre en évidence des problèmes de filtration et la présence de polluants, issus des résidus de mareyage. Une opération prévue en 2026 pour un coût de 50 millions.
- Il s’agit ensuite de valoriser les déchets de pêche : 3 000 tonnes chaque année, dont seulement 15% sont aujourd’hui récupérés pour produire de l’engrais agricole. Le reste est immergé au large, une pratique que le ministre veut voir graduellement cesser, ou envoyé en déchetterie. Le port de pêche est ouvert à tout projet ambitieux de valorisation en engrais ou farine pour l’aquaculture, et prévoit d’y affecter des locaux existants voire d’en construire de nouveaux, ainsi qu’un point de collecte réfrigéré. Les aménagements envisagés pour l’instant sont évalués à 10 millions.
- Le futur port de pêche sera accessible uniquement aux professionnels, pour limiter les vols et les trafics, tandis que les points de vente seront déplacés dans l’ancien bâtiment de la DPAM. Coût : 120 millions.
- Les ateliers de mareyage existants seront rénovés, les groupes froids aussi, la criée à présent inutilisée sera transformée en atelier. Certains de ces travaux sont déjà en cours, et seront finalisés en 2026. Coût : 150 millions.
- Construction d’un nouveau hangar de 800 mètres carrés pour la transformation secondaire, livrable en 2028 : il faut notamment travailler sur le thon blanc, qui n’est pas assez concurrentiel à l’export et dont le marché local est saturé. Il sera fumé, haché, émulsionné pour permettre aux mareyeurs d’écouler leur pêche.
- Enfin, une réserve foncière pour le développement futur sera constituée des emprises du Chantier naval du Pacifique Sud et de Technimarine, qui s’installeront sur le pôle de réparation navale en 2030. Coût : 500 millions.
Par Radio 1