Comme sa prédécesseur Annick Girardin, Sébastien Lecornu est allé découvrir le site qui accueillera les épreuves de surf des JO de Paris 2024, ce mardi. Le dossier des épreuves devrait être dévoilé en août, pendant une visite de Tony Estanguet, président du COJO. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.
À la mairie, c’est Tetuanui Hamblin, maire de Taiarapu Ouest (où se situe le district de Teahupo’o) qui s’est chargé de la présentation des enjeux « énormes » du projet. Ces JO, « honneur historique », doivent permettre de « montrer au monde l’hospitalité légendaire de la Polynésie » mais aussi de développer la presqu’île « sans la dénaturer ». Au-delà des discours, c’est dans la passe, au large, que le ministre des Outre-mer est allé jauger le projet.
Pour le ministre, cette épreuve à 16 000 km de la Capitale va permettre de rappeler au monde que « les Outre-mer, c’est la France » tout en élargissant « le spectre touristique », évoquant le « tourisme de sport ». Rappelant que le gouvernement d’Emmanuel Macron comme la mairie de Paris veulent des « Jeux exemplaires », il se félicite que les discussions en Polynésie se penchent déjà sur « l’après JO » et se développent « dans le respect des populations et de l’environnement ».
Toutefois, l’enthousiasme n’est pas unanime. Pendant que le ministre admirait les quelques vagues de Teahupo’o venues titiller le récif de la passe de Hava’e, l’association de protection du Fenua ‘Aihere, cette partie de Tahiti non accessible entre Teahupo’o et Tautira, s’agace. « On se sent mis à l’écart » déplore sa responsable Annick Paofai, restée sur le quai qui doit être réaménagé. L’association n’aurait notamment pas encore eu accès au dossier.
Il est vrai que très peu d’informations ont fuité sur le dossier présenté aux instances nationales. Pas beaucoup plus d’informations publiques lors de cette visite ministérielle : la marina, derrière la mairie de Teahupo’o, sera bien le site de départ des sportifs, un deuxième site doit être aménagé « du côté de Punui » et des « constructions légères » sont prévus du côté de la pointe Fare Mahora, pour le « village olympique ». Pour le reste, « des études sont attendues » dans les prochains mois, explique Tetuanui Hamblin.
« Il n’y pas d’opacité »
Le tavana (maire, ndlr) parle « d’aménagement », notamment du côté de l’assainissement et de la voirie, de nouveaux locaux, mais pas de grands centres d’hébergement, « qui va surtout être assuré par la population ». « La seule grande construction, c’est le pont, et on doit avoir l’aval de la population pour savoir si ce sera un pont démontable ou un pont fixe et on attend aussi l’aval pour la route pour aller au village olympique ». Le tavana dit pouvoir compter sur la nouvelle communauté de communes Tereheamanu, présentée au ministre par son président Tearii Alpha, pour aider à faire de Teahupo’o un « site exemplaire ».
« Il n’y pas d’opacité », insiste à son tour Édouard Fritch, qui explique que les dossiers ne sont simplement « pas bouclés », pas plus que les concertations « en cours », qui « impliquent déjà les associations ». « Il y a une vraie volonté politique de ne pas bousculer le fenua ‘aihere et au contraire de mieux le préserver », assure le président qui exclut tout projet « pharaonique » : « on ne va pas faire de folie avec l’argent parce que demain, on en aura besoin pour d’autres choses ».
Selon Édouard Fritch, le dossier sera présenté « en août, avec la visite de Tony Estanguet ». Le triple médaillé olympique, co-président du comité organisateur des JO de Paris 2024, est attendu en Polynésie avec une délégation, justement pour « valider le dossier » préparé par la Polynésie. Durant cette visite sur site, le commandant de la Gendarmerie de Polynésie s'est offert une virée au plus près de la vague, sur le jet ski de Raimana Van Bastolaer, enfant du district de Teahupo'o et guide des surfeurs internationaux.
Charlie René pour Radio 1 Tahiti