Alors que les manifestations anti-vaccin obligatoire se poursuivent en Nouvelle-Calédonie, la couverture vaccinale atteint quant à elle 45,6% de la population. Des dissensions ont parfois eu lieu au sein même des représentants. Dans ce cadre, nos confrères de CALEDONIA recevaient Yvon Kona, président du Sénat Coutumier.
Yvon Kona, président du Sénat Coutumier, invité du JT de Caledonia.nc, était interrogé au sujet de la situation sanitaire du territoire, mais aussi sur l'obligation vaccinale qui crée tant de dissensions au sein du territoire. Le choix d'imposer le vaccin à toute la population fait encore débat, mais ce choix est partagé par le Président du Sénat Coutumier : “Lors du Congrès de ce lundi (ndlr : 11 octobre 2021), on soutient la démarche qui a été initiée par le gouvernement, c'est-à-dire de se faire vacciner”.
Pour appuyer ce choix, Yvon Kona évoque les cas de lèpre apparus à parti des années 50, en guise de comparatif sanitaire. “On a eu un premier choc microbien dans les années 50, c'est la lèpre. À ce moment-là, on n'avait pas les médicaments pour y faire face, et la population est descendue à un niveau très bas. Le deuxième choc microbien, c'est la Covid. Et contrairement aux années 50, on a des choses, des médecins, des gens qui viennent nous donner la main”.
Le vaccin reste la seule issue selon le président su Sénat Coutumier, pour qui, “pour le moment, je ne vois pas d'autre initiative pour contrer la maladie. Aujourd'hui, on constate qu'on a des morts, et la seule solution qu'on a pour nous en sortir, à moins qu'il y en ait d'autres, c'est le vaccin”.
Évoquant les oppositions à l'obligation vaccinale et la méfiance de la population, Yvon Kona évoque les problématiques des réseaux sociaux, et la nécessité de se référer aux élus : “Aujourd'hui, les jeunes sont sur les réseaux et ça pose beaucoup de confusions, et c'est la raison pour laquelle on ne peut pas se faire une idée. Je pense qu'on a des gens qu'on a mis au gouvernement et au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, ce sont des élus, je pense qu'il faut leur faire confiance”.
Evoqué lors de l'entretien, la visite en Nouvelle-Calédonie de Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, actuellement en septaine sur le territoire. “On doit le recevoir mercredi, je m'interroge déjà de ce qu'il vient faire. Il vient pour le référendum, mais je voudrais poser comme question : Est-ce que les conditions dans lesquelles nous sommes aujourd'hui nous permettent de maintenir le vote du 12 décembre ? C'est un vote qui va définir la façon de vivre, d'agir, de faire pour les 80 prochaines années. Ce n'est pas une élection municipale ou Provinciale”.
Le maintien du référendum est déjà débattu par les différentes instances politiques, les Loyalistes et non-indépendantistes penchant plutôt pour son maintien, les indépendantistes eux, pour son report. Pour le Sénat Coutumier, il n'y a pas encore eu, pour l'heure, de prise de position officielle :
“Il y a déjà des partis politiques qui se sont positionnés. Pour ce qui nous concerne, nous avons une réunion demain avec nos conseils coutumiers. Demain soir, nous prendrons position. Mais d'ores et déjà, peu importe qu'on le repousse ou qu'on le maintienne, l'objectif qu'on s'est fixé, c'est que le monde coutumier il a toute sa place dans les prochaines décennies”
Damien CHAILLOT