Une action collective est lancée pour obtenir l’indemnisation de ceux qui subissent les effets néfastes des sargasses en Guadeloupe, en Martinique et dans les Îles du Nord. Les victimes potentielles sont appelées à rejoindre la procédure engagée par un cabinet d’avocats. Précisions avec notre partenaire RCI Martinique.
Le cabinet Excell Avocats engage un recours collectif en Martinique, en Guadeloupe, mais aussi à Saint-Martin et Saint-Barthélemy afin de demander des indemnisations pour les personnes ou les entreprises exposées aux sargasses.
Pour le cabinet, l’inaction des pouvoirs publics, mairie, collectivité et Etat, est chronique et il est nécessaire, près de 15 ans après les premiers échouages, de mener une action forte et massive.
Particuliers et entreprises
Ce recours collectif, qui sera déposé en justice, concerne à la fois les particuliers touchés par des maladies et les entreprises impactées par des pertes de chiffres d’affaires.
Alik Labéjof-Lordinot, avocat associé au cabinet Excell Avocats, explique quelle est la finalité de cette action collective. «Il y a deux objectifs précis. Le premier, c'est d'obtenir une indemnisation parce que ces 14, 15 années passées à respirer des gaz toxiques dégagés par les sargasses, cela a des conséquences sur la santé. C'était aux personnes publiques d'éviter cette contamination à ces gaz extrêmement dangereux pour la santé. Et puis aussi pour les entreprises, parce qu'il y a des entreprises qui sont situées dans ces zones-là et qui perdent du chiffre d'affaires, qui ont fermé ou qui ont une perte de chance de développer leur activité. Ça, c'est le premier objectif, l'indemnisation. Et le deuxième, c'est effectivement que ces personnes publiques soient mises en demeure, obligées le tribunal de renforcer les moyens, que des principes soient mis en place. Par exemple, qu’un ramassage effectif dans les 36 heures soit mis en place pour éviter que la dégradation s'opère et que les gaz soient dégagés. On parle beaucoup de mesures mises en place, de barrages, de Sargator, etc. Il en faudrait beaucoup plus. Très concrètement, les personnes qui vivent dans la zone sont confrontées à une inaction vraiment chronique. Ces personnes-là qui se font exposer depuis une dizaine d'années, ça fait bientôt 15 ans que ça a commencé l'invasion des sargasses. Elles ont déjà développé et elles vont encore continuer à développer des maladies, des pathologies liées à cela.»
« Faciliter l’accès à la justice »
Pour Me Alik Labéjof-Lordinot, ces échouages massifs de sargasses et ce depuis des années sont, pour beaucoup de personnes, un cauchemar. «L’idée, c’est de faciliter leur accès à la justice. Nous avons mis des liens sur notre site internet avec deux types d'actions : une qui a pour cible les personnes physiques, que ce soient les habitants, les écoliers, les étudiants qui travaillent dans la zone et qui sont exposés à ces gaz toxiques. Et puis une action à destination des entreprises. Et là, c'est un peu plus lourd puisqu'il s'agit là de recevoir des pièces comptables…, pour démontrer une perte de chiffre d'affaires, une perte de chance, etc. Il y a deux types d'actions. On peut s'inscrire, payer sur le site et s'inscrire pour participer à l'action. Il faut qu'on soit nombreux, parce que là, ça fait peut-être 15 ans que ça dure.»
Une participation massive
L’objectif, précise Me Alik Labéjof-Lordinot, c’est que la participation soit massive. « L'idée de ce recours collectif, c'est que tout le monde participe, que toutes les victimes puissent se joindre pour que le message soit fort, pour que s’il y a d'abord une négociation amiable, elle soit motivée, appuyée par une participation massive. Et puis, si on arrive au contentieux, que les juridictions comprennent qu'on n'a pas affaire à quelques cas isolés, mais à une grande partie de la population qui vit sur le littoral et qui souffre au quotidien.»
Les personnes intéressées par cette action peuvent s’inscrire sur le site du cabinet Excell Avocats, à raison d’environ 189,90 euros pour les particuliers et 1489,90 euros pour les entreprises.
Par RCI Martinique