Après un an de mandat, le président de l’Association des CCI d’Outre-mer, Pierrick Robert, a accordé une interview à Outremers360. Entre bilan et enjeux des mois à venir, il évoque ses principales priorités, notamment l’organisation d’Assises économiques des Outre-mer, pour permettre à l’ACCIOM de poursuivre son engagement d’être force de proposition pour les territoires ultramarins.
Outremers360 : Vous êtes à la tête de l’ACCIOM depuis un an, quel bilan faites-vous de votre première année de mandat ?
Pierrick Robert : L'association a continué à renforcer ses liens avec l'ensemble des acteurs institutionnels, en l'occurrence avec le Ministère des Outre-Mer. Des points sur lesquels nous avons aussi travaillé, c'est d'accroître la visibilité de l'association par sa structuration et sa représentativité au sein de CCI France.
Nous sommes aussi venus en soutien aux territoires en période de crise majeure, par exemple lors des émeutes de 2024 en Nouvelle-Calédonie. L’ACCIOM a aussi été force de proposition lors du Cyclone Chido : nous avons orienté et apporté notre contribution via le Ministère des Outre-mer, et participé aux différentes rencontres qui ont eu lieu. Dans le même cadre, nous avons réalisé le même travail pour Garance, sur l'île de La Réunion. Nous avons toujours fait en sorte d’être un outil de solidarité entre les territoires d'Outre-mer.
Vous avez tenu l’assemblée générale de l'ACCIOM en juin dernier en Guyane. Quels ont été les points majeurs et les décisions que vous avez adoptées à cette occasion ?
D’abord c'était l'occasion pour les membres de se retrouver sur l'un de nos territoires, comme je me suis engagé au début de mon mandat, pour mieux comprendre les enjeux, la réalité du terrain et créer des synergies. C'était l'occasion pour les représentants des CCI d'Outre-mer d'acter un grand temps fort annuel autour de l'économie ultramarine sur l'un de nos territoires, et en présence de politiques et d'institutionnels, pour évoquer les sujets transversaux des entreprises évoluant dans nos territoires d'Outre-mer.
Nous avons également abordé la nécessité de créer un groupe d'échanges dédié au Pacifique. Parmi les difficultés remontées et rencontrées en réunion pour l'ensemble des territoires : la plus importante reste le décalage horaire. Et nous travaillons à mettre en place ce groupe de travail et d’échanges dédié au Pacifique.
Nous avons acté la nécessité de continuer à être force de propositions et d’alerter sur les sujets cruciaux, pour mieux anticiper et répondre aux attentes de nos entreprises. Ce sont des éléments qui sont essentiels et nous sommes, au quotidien, dans des échanges et des propositions en différent des parties prenantes et de ceux qui sont partenaires à nos côtés afin de mieux appréhender les difficultés, mais aussi envisager de bonnes perspectives pour nos territoires d'outre-mer.
J'accorde beaucoup de place au dialogue et aux échanges avec les différents acteurs. L'objectif étant que l'ACCIOM devienne un outil et un relais incontournable de l'économie ultramarine.
Vous avez aussi acté l’organisation prochaine d’Assises économiques des Outre-mer : quelles seraient les dates, le lieu et l’objectif de celles-ci ?
Effectivement nous travaillons à l’organisation d’assises économiques des Outre-mer par le réseau des CCI. Le premier objectif étant de rassembler les acteurs autour des sujets spécifiques à nos territoires, récolter les attentes de nos professionnels en présence des politiques et institutionnels afin de dégager des orientations et des propositions pour contribuer à l'amélioration de l'entrepreneuriat dans les Outre-mer.
Nous prévoyons cette séquence, cette première édition, en 2026. Pour le moment, la date exacte n'a pas été arrêtée, ni le lieu. Nous allons nous rassembler au mois de septembre prochain, lors des CCI Énergies, pour échanger avec l'ensemble des présidents des chambres de commerces d'outre-mer et définir la date et le lieu. Ce qui est certain c’est que nous souhaitons organiser ces Assises en Outre-mer, et nous déciderons de commun accord du lieu, du territoire exact, de cette première édition.
Vous avez parlé des difficultés, des crises qui surviennent sur ces territoires. Comment l’ACCIOM les accompagne pendant ces crises ? Quels sont les dispositifs que vous mettez en place pour aider ces territoires ?
Ce que nous sommes en train d'établir par le biais de nos différentes rencontres, c'est de rassembler toutes les contraintes que les entreprises ultramarines peuvent rencontrer. Nous avons regroupé autour de dix points pour que nous puissions travailler là-dessus et que nous puissions être dans l'action face aux objectifs que nous nous sommes fixés.
L'objectif étant, encore une fois, de pouvoir rassembler les Outre-mer sur des points qui sont convergents et qui nous permettent d'apporter des solutions. Il ne s'agit pas de s'éparpiller sur plusieurs centaines de points parce que nous connaissons beaucoup de difficultés. Mais nous prenons les éléments essentiels et majeurs pour les travailler avec CCI France, mais aussi avec les ministères et l'ensemble des parties qui peuvent nous accompagner sur les sujets.
Vous avez dans les semaines à venir plusieurs temps forts et rendez-vous importants, quels sont-ils ?
Nous avons une rencontre prévue en septembre avec le Ministère des Outre-mer, avec qui on doit notamment évoquer le CIOM. Nous avons également participé au regroupement du réseau des CCI, les CCI Énergie, qui se dérouleront également en septembre. Nous avons aussi une rencontre avec le conseiller Outre-mer et parlementaire du président de la République au mois d'octobre. Et puis, bien entendu, la préparation des Assises économiques des Outre-mer.
On a un calendrier un peu chargé mais nous sommes dans la continuité de l'engagement de l'ACCIOM : continuer à être force de proposition, à peser dans les débats nationaux et à bâtir une économie plus humaine, plus durable, plus forte et toujours plus audacieuse pour nos entreprises ultramarines.