Chlordécone : Le Conseil de Paris adopte à l’unanimité un vœu pour faciliter le dépistage gratuit des Antillais exposées à ce pesticide

Chlordécone : Le Conseil de Paris adopte à l’unanimité un vœu pour faciliter le dépistage gratuit des Antillais exposées à ce pesticide

Le Conseil de Paris a voté à l’unanimité ce jeudi un vœu pour faciliter le dépistage gratuit des Antillais exposés à ce pesticides et vivant dans l’hexagone et la Capitale.

Déposé par les élus Alice Coffin, Jérôme Gleizes, Aminata Niakaté, Chloé Sagaspe, Fatoumata Koné et les élus du groupe Les Écologistes au Conseil de Paris, le vœu a été adopté par l’ensemble des élus de Paris, et défendu notamment par la Réunionnaise Samia Badat-Karam et son groupe Changer Paris.

Plus en détail, ce vœu demande à l’État « une indemnisation des victimes de la pulvérisation de la Chlordécone dans les bananeraies de Guadeloupe et Martinique » ; « l’élargissement de la mesure du Plan Chlordécone IV à l’ensemble de l’Hexagone et des Outre-Mer, visant à la mise en place d’un dépistage gratuit et généralisé à la Chlordécone, pour toutes les populations originaires des Antilles françaises, vivant en Hexagone », et la mise en place, « en lien avec l’ARS », du « dépistage gratuit à la Chlordécone pour les populations originaires des Antilles françaises, vivant à Paris ».

Saluant une adoption de « bon sens », la présidente de l’association antillaise Diivines LGBTQI+, Pierrette Pyram Ambrioso, estime que « toutes les populations originaires des Antilles françaises ont potentiellement été en contact avec la Chlordécone et doivent pouvoir bénéficier d’un dépistage gratuit ». Elle appelle aussi à « élargir encore la mesure à toutes les personnes vivant en Hexagone qui se sont rendues aux Antilles françaises pour des vacances ou toute autre raison ».

L’association Diivines a « impulsé » ce vœu, a rappelé la plateforme d’actions collectives MyLeo, qui « se réjouit du vœu adopté hier soir par le Conseil de Paris dans le dossier Chlordécone ». « Grâce à l’intervention de l’association Diivines LGBTQI+ et de sa présidente Pierrette Pyram Ambrioso, la question de la pollution des Antilles s’est en effet invitée dans les débats parisiens. Quoi de plus naturel compte tenu de la présence de plusieurs dizaines de milliers de citoyens et citoyennes originaires de Guadeloupe et Martinique dans la Capitale » salue-t-on dans un communiqué.

« L’an dernier, nous avons obtenu que le Tribunal administratif de Paris reconnaisse les « négligences fautives » de l’État. Demain, nous nous battrons pour que tous les responsables et les profiteurs soient jugés et condamnés. Le chemin est encore long mais nous ne lâcherons rien », a ajouté Me Christophe Lèguevaques, avocat des victimes et fondateur de MyLeo. Samia Badat-Karam a de son côté « exhorté la Ville à prendre toutes les mesures adéquates notamment en matière de communication afin que ce vœu soit réellement appliqué et que ça ne soit pas uniquement un effet d'affichage de la part de la Ville de Paris ».