Sites nucléaires en Polynésie : risque géologique « zéro » et exposition aux radiations inférieure à 1,7 mSv/an sur les atolls de Moruroa et de Fangataufa en 2024 selon un dernier rapport

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Sites nucléaires en Polynésie : risque géologique « zéro » et exposition aux radiations inférieure à 1,7 mSv/an sur les atolls de Moruroa et de Fangataufa en 2024 selon un dernier rapport

L’État publie son rapport 2024 sur la surveillance de Moruroa et Fangataufa, sur le plan de la géomécanique et sur celui de la radioactivité. Les événements microsismiques continuent de décroitre au fil des ans : « le risque de survenue d’un événement majeur est au niveau zéro ». L’exposition aux rayonnements ionisants issus des essais est à moins de 0,003 millisiverts/an, ont ainsi appris les membres de la Commission d’information auprès des anciens sites d’expérimentations nucléaires du Pacifique. Détails avec notre partenaire Radio 1.

 

Les résultats de la surveillance géomécanique des atolls de Moruroa et Fangataufa en 2024 montrent une très faible activité microsismique (63 événements, tous d’une magnitude inférieure à 0,8), et surtout aucune « évolution de la géométrie des secteurs où l’activité se produit, les déplacements en surface restent extrêmement lents : maximum 0.1 à 0.2 millimètres par mois », peut-on lire dans le rapport rendu public chaque année ). Conclusion : « Depuis la fin des essais nucléaires, les mesures montrent un ralentissement progressif des mouvements du sol et sous-sol de Moruroa et Fangatafau. On observe la stabilisation du massif corallien. » Autrement dit, selon le communiqué du Haut-commissariat, « les mouvements de la couronne coralienne des atolls sont quasiment revenus au niveau naturel. Le risque de survenue d’un événement majeur est au niveau zéro de l’échelle des risques depuis la fin des essais. »

La surveillance de la radioactivité, elle, est effectuée dans chaque archipel polynésien : Tahiti, Bora Bora, Maupiti, Hao, Rangiroa, Takapoto, Hiva Oa, Mangareva et Tubuai). Le rapport note, à Tahiti, une exposition naturelle aux rayonnements ionisants de 1,7 mSv/an. À titre de comparaison, l’exposition naturelle d’un résident en métropole est de 3 mSv/an, Cette exposition est causée par les rayonnements cosmiques et telluriques, l’ingestion d’eau et d’aliments, et l’inhalation. L’exposition artificielle ou « dose efficace moyenne annuelle », hors exposition médicale, représente la rémanence des retombées atmosphérique des essais nucléaires « en Polynésie et dans le reste du monde ». Elle est donnée à moins de 0,003 mSv/an.

Depuis 1998 la France poursuit la surveillance radiologique des deux atolls qui ont été le théâtre de 193 essais nucléaires entre 1966 et1995. Cette surveillance est dirigée par le ministère des Armées, le Département de suivi des centres d’expérimentation nucléaires (DSCEN), la Direction générale de l’armement (DGA), avec l’appui technique du Commissariat à l’énergie atomique (CEA).

La surveillance des atolls comprend deux volets : d’une part une surveillance continue basée sur un « recueil quotidien des aérosols atmosphériques » et un « recueil des doses intégrées à l’aide d’un dosimètre », et d’autre part la mission Turbo, une campagne annuelle de prélèvements sur le milieu terrestre, le lagon et l’océan. Au total, 300 échantillons sont collectés sur 85 points de collecte et donnent lieu à 600 analyses. Le rapport annuel qui en résulte est rendu public et présenté aux autorités civiles et militaires, aux représentants du Pays, aux élus et aux associations.

Par Radio 1