La Tahiti Pro s’est achevée ce mercredi dans de belles conditions à Teahupo’o, avec le retour d’une houle du sud qui a offert de belles vagues aux athlètes encore en lice de l’étape ultime de la WSL avant la grande finale à Fidji. Sur le podium, l’Australie s’offre un doublé avec ses représentants Molly Picklum chez les femmes et Jack Robinson chez les hommes. Pour la Polynésie, Mihimana Braye a atteint la demi-finale tandis que le champion olympique Kauli Vaast s’est incliné en quart.
Ce sont donc les Australiens Molly Picklum et Jack Robinson qui ont atteint la plus haute marche de la Tahiti Pro à Teahupo’o, la désormais célèbre vague des JO de Paris 2024. Numéro 1 du classement mondial WCT, Molly Picklum, qui avait fait tomber Vahine Fierro en quart de finale vendredi dernier et la très jeune Kelia Gallina la veille, a battu en finale l’Américaine Caitlin Simmers. Il s’agit de sa première victoire à Teahupo’o.
Chez les hommes, Jack Robinson a pris une revanche. L’Australien qui avait affronté Kauli Vaast en finale des JO, est cette fois-ci monté sur la plus haute marche du podium. Jack Robinson s’est, pour cela, imposé face à l’Américain Griffin Colapinto, grâce notamment à un long tube noté 9.50. L’Australien de 27 ans avait déjà remporté une Tahiti Pro, en 2023.
Chez les Tahitiens, la déception est forcément grande. Cette année, les espoirs reposaient sur la jeune Kelia Gallina, Vahine Fierro -vainqueur de la Tahiti Pro 2024-, Teiva Tairoa, Mihimana Braye et le champion olympique en titre Kauli Vaast. Derniers en lice ce mercredi, Kauli Vaast s’est inclinée en quart de finale face à Crosby Colapinto, tandis que Mihimana Braye a atteint les demi-finales, dernier carré, avant de chuter face à Griffin Colapinto. Malgré le beau parcours, l’amertume était palpable dans le camp tahitien, notamment face à un arbitrage qui leur serait en défaveur.

« Je n’ai rien compris au jugement », s’est agacé le coach de Kauli Vaast, Jérémy Flores, après l’élimination de celui-ci. « La série de Marco (Mignot, Français du CT éliminé un peu plus tôt, ndlr) déjà rien compris, et maintenant la série de Kauli… Choquant ! La prochaine fois faudra qu’il surfe en switch ? », s’est interrogé le Réunionnais. D’après Radio 1 Tahiti, Kauli Vaast a pourtant fait le nécessaire pour impressionner les juges, qui lui ont mal rendu. Un avis partagé par beaucoup de commentateurs, précisent nos partenaires, sur place pour suivre la compétition.
Même constat du côté de Mihimana Braye, 29 ans. Après avoir éliminé le numéro 1 mondial Yago Dora, le Tahitien rate la finale pour 6 petits centièmes de points face à Griffin Colapinto, malgré un long tube qui aurait pu faire la différence aux yeux des juges. Mais ces derniers lui attribuent un 7.60, la même note que son adversaire sur une vague suivante, mais moins impressionnante. « J’aimerais bien revoir la série pour voir exactement ce qui s’est passé, car je pense vraiment que j’ai fait ce qu’il fallait pour passer en finale », a réagi Mihimana Braye après son élimination.
Finale à Fidji
Après cette dernière étape du circuit, l’autre enjeu de taille pour les meilleurs athlètes du classement professionnel « championship tour », c’est la finale de la WSL qui aura lieu à partir du 27 août à Tavarua, aux Fidji, sur l’autre belle vague du Pacifique sud appelée Cloudbreak. Et ce sont donc Molly Picklum, Gabriela Bryan, Caitlin Simmers, Coraline Marks et Bettylou Sakura Johnson chez les femmes, puis Yago Dora, Jordy Smith, Griffin Colapinto, Jack Robinson et Italo Ferreira chez les hommes, qui sont en lice pour cette grande finale clôturant la saison 2025 du championship tour de la WSL.

Du côté du surf tahitien, pas de fatalisme. Avec pas moins de cinq représentants à domicile cette année, la Collectivité d’Outremer peut compter sur ses talents locaux pour hisser le drapeau à la pirogue double -et le drapeau tricolore- au plus haut du podium à Teahupo'o. C’est déjà arrivé par deux fois : avec Vahine Fierro, première tahitienne à remporter l’étape locale de la WSL en mai 2024 puis, quelques mois plus tard, avec Kauli Vaast, médaillé d’or olympique à domicile.
Vahine Fierro (numéro 12 mondial) est par ailleurs déjà qualifiée pour le Championship Tour pour la saison 2026. Depuis le retrait de la Réunionnaise Johanne Defay, qui attend un heureux événement, la Tahitienne est la seule représentante française parmi les meilleures surfeuses au monde. De son côté, la très jeune Kelia Gallina n’a pas fini d’impressionner et fait figure, avec Tya Zebrowski, des plus grands espoirs du surf tahitien et français.
Chez les hommes, on pourra compter sur la détermination de Kauli Vaast et Mihimana Braye pour se frayer un chemin jusqu’au Championship tour, aidés par les « grands frères » Michel Bourez et Jérémy Flores. Teiva Tairoa, révélation des Trials, entend, lui aussi, continuer à faire couler de l’encre.
Avec Radio 1 Tahiti et les images du photographe Jérôme Brouillet