Un appel à la grève générale a bloqué lundi la desserte aérienne de nombreuses îles polynésiennes et menace l'organisation du Heiva, le plus grand festival culturel local, qui doit commencer cette semaine, a constaté un journaliste de l'AFP.
La FRAAP (Fédération de rassemblement des agents de l'administration publique) a rejoint lundi la grève des agents du Fare Tauhiti Nui, la maison de la culture polynésienne. Les principales revendications de la FRAAP portent sur la rémunération des salariés.
Le mouvement est largement suivi par les pompiers des aérodromes. La principale compagnie inter-îles, Air Tahiti, a ainsi indiqué par communiqué que la desserte aérienne était perturbée ou annulée sur 41 îles, et maintenues sur sept. Les grèves des pompiers d'aéroports ont déjà perturbé à plusieurs reprises le tourisme, premier secteur économique local.
Près de 3 000 artistes s'inquiètent d'une possible annulation ou d'un report du Heiva, la grande fête culturelle de juillet, prévue sur trois semaines. Dès jeudi, plusieurs centaines de danseurs et musiciens doivent se produire sur la place To'ata de Papeete. Certains craignent de ne pouvoir prendre leurs vols pour s'y rendre. D'autres, de confectionner d'onéreux costumes végétaux qu'ils ne pourront pas porter.
La grève affecte aussi d'autres services publics, ou encore les examens du permis de conduire. Par ailleurs, cette semaine est particulièrement sensible puisqu'elle marque le début des vacances scolaires. En effet, dans un territoire de 118 îles dont environ 75 habitées, toutes ne sont pas équipées d’établissements scolaires. Beaucoup d'élèves doivent donc suivre leur scolarité hors de leur île d’origine, et ne retournent voir leur famille que deux fois par an, en décembre et en juillet.
La Polynésie française a déposé lundi un référé d'heure à heure devant un tribunal de première instance pour contester la légalité de cette grève lancée en janvier, suspendue, puis reprise sans préavis. « Le transport aérien est le seul moyen de transport pour la plupart des gens des îles : il faut prévoir les évacuations sanitaires, le retour des touristes, les enfants qui rentrent dans leurs îles. Le préavis permet de limiter ces conséquences graves », a déclaré à l'AFP Me Thibaud Millet, avocat de la Polynésie française dans ce dossier.
Avec AFP