Le JRCC Tahiti vient d’achever un chantier de deux ans visant à moderniser ses infrastructures radio VHF et MHF aux îles de la Société. En plus d’une meilleure couverture, les nouveaux équipements permettent d’intégrer la technologie d’appel sélectif numérique (ASN), permettant de transmettre instantanément la localisation des navires en difficulté. Le réseau doit être étendu aux Marquises à partir de 2026. Des nouveautés particulièrement bienvenues vu la croissance du nombre d’opérations de sauvetage en Polynésie : 519 entre le 1er janvier et le 24 décembre, contre 450 sur toute l’année 2024. Détails avec notre partenaire Radio 1.
Le JRCC – Joint Rescue Coordination Centre, le centre de coordination des appels de détresse – a annoncé ce lundi la fin de la phase de renouvellement de ses infrastructures, avec notamment le remplacement et la modernisation des ressources radio MHF (Moyenne Fréquence) et VHF (Très Haute Fréquence), essentielles à la surveillance et à la prise en charge des signaux de détresse en mer et dans les airs. Placé sous l’autorité du Haut-commissariat et basé à Arue, ce centre coordonne l’ensemble des opérations de recherche et de sauvetage aéronautiques et maritimes sur une zone de plus de 12,5 millions de km² dans le Pacifique sud. Et elles sont de plus en plus nombreuses : 519 opérations ont été coordonnées entre le 1er janvier et le 24 décembre, soit près de 10 % de plus que sur l’ensemble de l’année 2024.
« Intégrer de nouvelles technologies telles que l’appel sélectif numérique »
Et le centre fait en sorte de moderniser ses équipements face à cette activité croissante. Jusqu’ici, « nous avions des équipements de radiocommunications qui étaient vétustes, qui étaient mal intégrés au JRCC », explique Alex Génicot, directeur du JRCC. Depuis deux ans, le centre s’est donc engagé dans une modernisation progressive permettant « d’intégrer des nouvelles technologies telles que l’appel sélectif numérique (ASN) sur les radios VHF couplées avec un GPS, présent dans les navires, indique le directeur du JRCC. Il y a un petit bouton rouge qu’on peut pousser en cas de détresse, et ce petit bouton va nous donner immédiatement la position du navire, et nous permettre de prendre un canal prioritaire pour converser avec la personne qui est en détresse. »
En parallèle, la station MHF du JRCC Tahiti a également été renouvelée, « étendant ainsi la portée de réception des appels radio ainsi que la réception des alertes ASN sur de longues distances », indique le communiqué. Cette montée en gamme des infrastructures permet, selon le JRCC, « d’améliorer les capacités de surveillance et de sauvetage en Polynésie ».
Deux stations VHF aux Marquises pour 2026
Deux stations radio VHF, de neuf millions de francs chacune, ont ainsi été déployées à Tahiti et à Raiatea. Ces installations, placées dans les montagnes – « plus on est haut, mieux c’est pour l’étendue de la couverture » –, permettent désormais de couvrir « la quasi-intégralité des îles de La Société », précise Alex Génicot. Pour 2026, le JRCC se projette déjà vers un nouveau chantier : les Marquises, qui ne disposent pour l’instant « d’aucune station radio VHF ». L’objectif est de « commencer à couvrir là où il y a les premiers touchés de navires, avec un flux de passage assez important, reprend le directeur du centre. Les Marquises sont également éloignées du port base où on a l’ensemble des moyens pour intervenir en mer ou dans les airs, c’est pour cette raison qu’il nous a semblé primordial de renforcer cette sécurité ». Une à deux stations avec les mêmes avancées technologiques sont prévues, dont une déjà identifiée sur le mont Muake à Nuku Hiva, et l’autre toujours en phase de réflexion.
ous les archipels ne peuvent toutefois pas bénéficier des mêmes solutions. Aux Tuamotu, « où on a des îles très basses, il n’y aurait aucune plus-value à déployer de la radio VHF », explique le directeur du JRCC, ajoutant que la portée est comparable à celle du réseau téléphonique. Dans cet archipel, un système de surveillance différent a été mis en place pour suivre les flux internes.
519 opérations en 2025
Ces nouveaux dispositifs radioélectriques « ne remplacent en aucun cas les équipements satellitaires obligatoires », conformes aux exigences du Système mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM), rappelle le Haut-commissaire. En complément, pêcheurs et plaisanciers sont vivement encouragés à s’équiper de balises de détresse COSPAS-SARSAT afin de renforcer leur sécurité et de faciliter leur localisation en cas d’urgence.
Si les équipes du JRCC assurent une veille permanente, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, les autorités rappellent tout de même l’importance des mesures de sécurité avant toute sortie en mer : consulter la météo, vérifier le matériel de sécurité (gilet de sauvetage, feux à main, balise de détresse, etc.) et l’état du navire, contrôler les réserves de carburant, informer ses proches de l’itinéraire prévu, s’équiper de moyens de communication adaptés et emporter le matériel indispensable comme l’eau ou la trousse de secours.
Par Radio 1























