Polynésie : « Na Hiro e Pae », navire destiné aux îles Australes, mis à l’eau en Espagne

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Polynésie : « Na Hiro e Pae », navire destiné aux îles Australes, mis à l’eau en Espagne

La construction du futur navire de la SNA Tuha'a Pae avance : le « Na Hiro e Pae » a été mis à l’eau le 21 novembre aux chantiers navals Astilleros Ria de Vigo d'Armon, en Espagne. Le navire de 89 mètres n’arbore pas encore la voile rigide bound4blue qui doit lui permettre d’économiser du carburant.

« Aujourd’hui, nous vivons un moment chargé d’émotion et de sens » a déclaré la SNA Tuha’a Pae sur sa page Facebook, quelques jours après la mise à l’eau du navire qui remplacera, en 2026, le Tuha’a Pae IV. « Na Hiro e Pae portera les espoirs et les besoins des habitants des Australes, reliant nos îles à Tahiti comme un fil d’océan qui ne se rompt jamais ».

Long de 89 mètres, le navire est conçu pour transporter à la fois du fret (2 000 tonnes dont 1 500 mètres cubes de chambre froide) et des passagers (199), pour des croisières dans des cabines confortables. Montant de l’investissement de l’armateur : 5 milliards de Fcfp en prêts bancaires, fonds propres, aide à l’investissement local (920 millions) et défiscalisation d’État (1,4 milliard).

Surtout, le navire sera le premier en Polynésie à être équipé d'une turbovoile rigide de 22 mètres de haut fournie par bound4blue, ce qui permettra de réduire la consommation de carburant de 10% dans un premier temps, là où la moyenne mesurée pour ce genre de technologie est de 13% et que certains essais ont abouti à une économie de plus de 20% sur la consommation.

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D’après son armateur, le Na Hiro e Pae, qui sera aussi légèrement plus lent que le Tuha’a Pae -11 nœuds de moyenne contre 12 à 13- « émettra à minima 50% de CO2 en moins que son prédécesseur sur un même voyage ». De quoi « s’inscrire totalement » dans les objectifs de décarbonation mondiaux, promus notamment par l’Organisation maritime internationale. 

En outre, les hélices électriques du cargo seront alimentées par des générateurs nouvelle génération. Très « pilotables » et donc autonomes, ils devraient fonctionner, dans un premier temps, au gazole comme les moteurs des autres bateaux. Mais ils ont été conçus pour faire la transition vers des « carburants verts » et notamment le biodiesel, déjà testé sur certaines lignes mondiales. 

« On pourra d’abord remplacer le combustible par du « biodiesel 30 », qui réduira les émissions de 30%, et il est ensuite prévu un biodiesel avancé à 100% biosourcé », détaille le responsable du projet Boris Piel, actuellement en Espagne pour la mise à l’eau du navire. « Ça pourra se faire dès qu’on aura la ressource disponible en Polynésie, on espère d’ici 2030 ». Tout dépendra de l’approvisionnement du port de Papeete.

Na Hiro E Pae est attendu en Polynésie, plus précisément aux îles Australes, en 2026 -vraisemblablement au second semestre, son lancement étant prévu à l’été prochain. L’année suivante, c’est la Compagnie Polynésienne de Transport Maritime (CPTM) et son Aranoa qui sont attendus sur l’archipel au sud de la Collectivité d’Outre-mer.