À Manihi, le Rahui, cette pratique ancestrale de préservation des ressources, a porté ses fruits. Instauré il y a 8 ans, il a transformé le visage du lagon. « Les poissons sont revenus. On voit des grosses pièces sur le récif et dans la passe”, constate avec plaisir un pêcheur de l’atoll. Détails avec notre partenaire TNTV.
Relancé il y a 8 ans à Manihi, le Rahui est une réussite, comme le constate Tehitirava, un pêcheur de l’atoll des Tuamotu.
“Avant, il n’y avait plus de poissons. On devait aller loin pour pêcher. Aujourd’hui, les poissons sont revenus. On voit des grosses pièces sur le récif et dans la passe”, sourit-il.
Pour les pêcheurs, cette règlementation ancestrale est devenue une garantie pour leur avenir, écologique comme économique.
“On vend nos poissons à Tahiti. On arrive à trois sacs au minimum par semaine, ceux bien remplis sont à 15 000 francs”, ajoute Tehitirava.
Un succès qui doit beaucoup à la commune et à la persévérance des habitants. “Ce Rahui a été dur à mettre en place”, souligne Lyse Haoatai, l’ancienne mairesse de l’atoll, “il a fallu se battre contre ceux qui avaient leurs parcs à poissons. Aujourd’hui, les tatihi et même les marava sont revenus. C’est magnifique”.
La réglementation a permis au lagon de retrouver un équilibre naturel. Ce qui se traduit aussi par la réapparition des requins. “Leur nombre a augmenté ”, témoigne Joackim, un pêcheur, “le lagon est en bonne santé et il y a du poisson”.
Pour le maire actuel, John Drollet, le défi consiste à ne pas épuiser la ressource : “Il faudra trouver le juste équilibre : ouvrir pour gagner de l’argent, fermer pour laisser les stocks se régénérer”.
À Manihi, le Rahui est bien plus qu’une tradition. C’est un engagement collectif pour préserver le milieu maritime, transmettre un savoir, et assurer la subsistance des générations futures.
Par TNTV























