Piste longue de Mayotte : Une étude sur la prise en considération des risques naturels pour pérenniser l’infrastructure présentée

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Piste longue de Mayotte : Une étude sur la prise en considération des risques naturels pour pérenniser l’infrastructure présentée

La Direction Générale de l’Aviation Civile a rendu public le 4e volet de son dossier d’étude portant sur la construction de la piste longue de l’aéroport de Mayotte. Dans ce document, il est question des réponses techniques à apporter face aux risques naturels locaux. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.

 

Le 4e volet de présentation de la piste longue de l’aéroport de Mayotte apporte un éclaircissement au sujet des risques naturels susceptibles d’endommager l’infrastructure ainsi que les réponses adéquates pour y remédier.  Il s’agit avant tout de contenir toutes formes de dégâts irréversibles. A ce titre, l’étude de la Direction Générale de l’Aviation Civile, réalisée entre 2020 et 2021 par les experts d’institutions publiques, a permis d’identifier trois éléments majeurs relevant du risque naturel. Tout d’abord, l’activité volcanique, suite à la découverte en 2018 du volcan sous-marin Fani Maoré, en mesure de produire des séismes ou de provoquer des glissements terrestres ou sous-marins engendrant d’éventuels tsunamis. Ensuite, le risque cyclonique, incluant notamment les houles cycloniques capables de submerger la piste. Enfin, les évolutions anticipées liées au changement climatique concernant, dans le cas présent, l’élévation du niveau de l’eau. 

Les travaux préparatoires visent à anticiper au mieux le risque de catastrophes naturelles. Dès lors, les dispositions retenues concernent : la hauteur de la piste elle-même, par rapport au niveau de la mer, la stabilité du platier et la carapace de protection du remblai-digue. Ainsi, la hauteur de la piste longue, définie pour respecter toutes les hypothèses liées aux risques naturels à l’horizon 2125, variera de 7,5 mètres au nord à 8,8 mètres au sud.

 Pour la stabilité du platier plusieurs dispositions sont avancées comme le confortement des sables coralliens, susceptibles de se liquéfier en cas de séisme, ou encore la réalisation d’un pré-chargement du remblai afin d’éviter toutes déstabilisation du pied de la digue en cas de tsunami. Enfin, les besoins de la carapace de protection de la digue, notamment au sujet du poids des enrochements, seront calculés sur la base de la modélisation d’une vague de tsunami ayant le plus fort impact, en termes de puissances, et de surévaluation du niveau de l’eau. Pour l’heure, deux scénarios de construction sont envisagés. La faisabilité d’une telle infrastructure revêt plus que jamais une importance capitale pour le développement de l’activité économique de l’île en participant à son désenclavement régional. 

 

Par Pierre Mouysset pour France-Mayotte Matin