Chikungunya : « La dynamique épidémique se poursuit » à Mayotte

Chikungunya : « La dynamique épidémique se poursuit » à Mayotte

560 cas confirmés de chikungunya ont été enregistrés à Mayotte, annonce Santé publique France dans son bulletin de veille sanitaire. Sur place, la préfecture et l’ARS ont déclenché la phase 3 du plan ORSEC arboviroses « traduisant d’une transmission intense et généralisée du virus chikungunya sur l’ensemble du territoire ».

Si l’épidémie a reflué à La Réunion, à Mayotte, « la dynamique épidémique se poursuit » note Santé publique France qui constate une « circulation du chikungunya sur la totalité du territoire (…) avec une concentration persistante des cas dans les communes de Mamoudzou, Pamandzi, Dzaoudzi ».

Depuis le début de l’année 2025, 560 cas confirmés de chikungunya ont été signalés à Mayotte. Au cours de la semaine 21 (19 au 25 mai), 204 cas ont été enregistrés, soit une augmentation de 42% par rapport à la semaine 20 (12 au 18 mai), au cours de laquelle 144 cas confirmés avaient été rapportés. « Cette hausse témoigne d’une intensification de la circulation autochtone du virus » constate Santé publique France.

« Il convient toutefois de souligner que les données de la S21 sont provisoires et susceptibles d’être révisées » ajoute l’institution qui prévient également qu’une « sous-estimation » est « possible », « liée à l’absence de recours systématique aux tests de confirmation biologique du chikungunya aux urgences et en médecine de ville, ainsi qu’à un recours aux soins limité d’une partie de la population ».

Si l’ensemble du territoire est aujourd’hui touché, le virus est plus important dans le chef-lieu Mamoudzou, avec 210 cas enregistrés, soit 78 de plus que la semaine précédente. « Les deux communes de Petite-Terre, Pamandzi (102 cas) et Dzaoudzi (95 cas), continuent également de signaler un nombre de cas élevé depuis le début de l’année », précise SPF.

Comme observé depuis le début de la circulation du virus à Mayotte, les 15-64 ans restent les plus touchés. Entre le 19 et le 25 mai, cette tranche d’âge comptabilisait 440 cas depuis le début de la circulation du virus sur le territoire, soit une hausse de 67 % par rapport à la semaine précédente.

Les 15-64 ans représente à ce jour près de 80 % de l’ensemble des cas enregistrés à Mayotte. Depuis l’identification du premier cas de chikungunya sur l’île, 13 cas ont été enregistrés chez les moins de 1 an (+7 en S21) et 32 cas chez les plus de 65 ans (+13 en S21).

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Depuis le 10 mars, le nombre d’hospitalisations liées au chikungunya poursuit sa progression. Entre le 19 et le 25 mai, cinq nouvelles hospitalisations ont été recensées, portant le total à 15 depuis le début de la circulation du virus sur le territoire.

Parmi les personnes hospitalisées figurent cinq enfants de moins d’un an et huit femmes enceintes, ces dernières ayant été admises à titre préventif, en raison des risques spécifiques associés à l’infection. Les deux autres cas concernent des adultes sans complication majeure. À ce jour, aucun patient n’a nécessité de prise en charge en réanimation, et aucun décès n’a été signalé.

À l’épidémie de chikungunya à Mayotte s’ajoute une « augmentation notable » des cas de dengue entre le 5 et le 11 mai, note encore Santé publique France, qui enregistre 21 cas confirmés depuis le début de l’année. La circulation de cet autre arbovirus est toutefois « ponctuelle », « sans tendance claire à la hausse pour le moment ».