Mayotte: Récifs décapés, mangroves ravagées et déchets en mer après Chido, le Parc naturel marin appelle à une mobilisation collective pour restaurer et préserver les milieux marins

© DroneGo Mayotte/ OFB

Mayotte: Récifs décapés, mangroves ravagées et déchets en mer après Chido, le Parc naturel marin appelle à une mobilisation collective pour restaurer et préserver les milieux marins

Après le passage de Chido, les écosystèmes marins de Mayotte affichent des blessures profondes. Récifs endommagés, mangroves dévastées et pollution accrue fragilisent la biodiversité et les ressources halieutiques. Le Parc naturel marin appelle à une mobilisation collective pour restaurer et préserver les milieux marins. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.

 

Le passage du cyclone Chido a fortement impacté le milieu marin, provoquant des dégâts majeurs sur les récifs coralliens et les mangroves, pourtant essentiels à la protection du littoral. Le Parc naturel marin de Mayotte a observé une atténuation de la houle grâce à ces écosystèmes, passée de plus de 9 mètres en mer à 4 à 5 mètres dans le lagon. Mais cette protection s’est faite au prix d’une forte dégradation : zones de récifs décapées, mangroves défoliées à 80 %, palétuviers déracinés et prolifération de macrodéchets comme des épaves et des conteneurs.

 Ces perturbations ont des conséquences directes sur la biodiversité et les activités humaines. Les récifs abritent une faune marine essentielle à la pêche et à l’équilibre écologique. Leur altération entraîne une diminution des ressources halieutiques et une fragilité accrue des espèces. La pollution liée aux déchets et à l’érosion augmente aussi la turbidité des eaux, nuisant aux herbiers marins, habitat des tortues et des dugongs. Ces impacts s’inscrivent dans un contexte déjà tendu. En 2024, El Niño avait entraîné un blanchissement massif des coraux, avec une mortalité estimée à 39 %. Le cyclone Chido aggrave cette situation, dans un climat où les aléas deviennent plus intenses et fréquents. Pour renforcer la résilience du milieu marin, le Parc appelle à réduire les pressions humaines, notamment la pollution, et à protéger les zones encore épargnées. 

Plusieurs actions sont engagées : suivi scientifique, sensibilisation, accompagnement à la reconstruction durable, dépollution. Le programme « Ambassadeurs du lagon dans les villages », doté de plus de 150 000 euros, appuie les initiatives citoyennes. Le Parc encourage aussi la contribution des habitants via la plateforme TsiÔno, afin d’améliorer la connaissance des dégâts et de guider les mesures de restauration. 

Des zones intactes subsistent et peuvent jouer un rôle clé dans la recolonisation naturelle, à condition d’être protégées. Le Parc mise sur une restauration passive, inscrite dans les solutions fondées sur la nature : s’appuyer sur les dynamiques écologiques pour répondre aux défis environnementaux et sociétaux.

Par France-Mayotte Matin