Pour la première fois, les descendants des esclaves affranchis à partir de 1848 peuvent vérifier si leurs ancêtres figurent parmi les 215 000 noms déjà recensés. Un site de recherche généalogique ouvre pour un mois, offrant l’occasion unique de retrouver des racines longtemps effacées. Ce travail, mené depuis trois décennies par quatre associations ultramarines, nourrira le futur Mémorial national des victimes de l’esclavage au Trocadéro, promis par le Président de la République et porté par le ministère des Outre-mer avec le soutien de la ville de Paris.
Un outil de recherche ouvert au public pendant un mois
Fruit de trente années de recherches menées en Guadeloupe, en Martinique, à Saint-Martin, en Guyane et à La Réunion, cette base de données rassemble près de 215 000 noms d’affranchis de 1848. Ce travail a notamment été conduit par le Comité Marche du 23 mai 1998 (CM98), l’Association des professeurs d’histoire et de géographie de Guyane, le Collectif des Noms pour La Réunion et l’Amarhisfa et l’association martiniquaise de recherche sur l’histoire des familles.
Mise en ligne pour un mois, le site permet aux familles de vérifier la présence de leurs ancêtres et de signaler, via un formulaire, toute information manquante, qui sera ensuite transmise aux associations chargées du travail de vérification.
Si vous voulez savoir si vos ancêtres seront inscrits au Mémorial cliquez sur le lien ci-contre : https://memorial-trocadero.org/. Attention : vous avez jusqu’au 31 décembre 2025 pour vérifier. Passé cette date, les listes ne pourront plus être modifiées.
Un jardin mémoriel de 4 000 m² au Trocadéro
Promis par le président de la République en 2018 pour le 170ᵉ anniversaire de l’abolition de l’esclavage, porté intégralement par le ministère des Outre-mer avec le soutien de la ville de Paris, le futur Mémorial de plus de 4 000 m² prendra la forme d’un jardin au cœur du Trocadéro, conçu par le paysagiste Michel Desvignes et l’architecte Philippe Prost.
Les noms des affranchis seront recensés par territoire, puis par commune et enfin par ordre alphabétique. L’objectif, souligne Serge Romana, co-président du comité de pilotage du projet « est d’honorer ces personnes dont l’humanité a été niée, de permettre à chacun de retrouver ses racines et de donner une visibilité nouvelle à cette histoire collective. » Le mémorial, pensé comme un jardin ouvert au public, doit permettre de reconnaître, nommer et transmettre l’héritage des affranchis de 1848.























