L’IFRECOR constate un état des lieux alarmant des récifs coralliens en Martinique

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L’IFRECOR constate un état des lieux alarmant des récifs coralliens en Martinique

La Martinique accueille cette semaine, du 24 au 28 novembre, le comité national de l’IFRECOR, l’Initiative française pour les récifs coralliens. Pendant quatre jours, institutions, chercheurs et collectivités se réunissent à Sainte-Luce pour dresser le bilan des actions menées et partager les connaissances les plus récentes sur l’état des récifs, des mangroves et des herbiers. Détails avec notre partenaire RCI Martinique. 

 

Depuis ce lundi 24 novembre, le comité national de l’IFRECOR est réuni à l’hôtel Karibea de Sainte-Luce. Créée en 2000, l’initiative rassemble institutions, scientifiques, associations et collectivités autour d’un même objectif : mieux connaître et mieux protéger les récifs coralliens, les mangroves et les herbiers marins dans tous les territoires ultramarins.

Ces journées permettent aux acteurs de présenter les actions engagées, d’échanger sur les résultats obtenus et de partager les données les plus récentes.

Des récifs « extrêmement dégradés »

En Martinique, la situation est jugée préoccupante par les experts présents. Le chercheur du CNRS, Jean-Philippe Maréchal, a dressé un premier bilan: «Les récifs sont extrêmement dégradés. En quelques années, avec la succession d'événements particuliers, de blanchissement, de maladies des coraux, de disparition des oursins. Certains sites sont tombés maintenant à moins de 5% de corail vivant. 5%, c'était le taux qu'on considérait comme une variabilité naturelle.»

Selon lui, les phénomènes climatiques extrêmes et les perturbations biologiques ont provoqué une chute de la présence de coraux vivants.

Des habitats modifiés et fragilisés

Les observations de terrain confirment cette dégradation. Victor Tersiguel, chargé d’études milieux marins à l’Office de l’eau Martinique, a constaté un changement des écosystèmes côtiers : «Ces coraux se retrouvent dans des zones, des fois enrichies en nutriments, où on retrouve un changement d'habitat avec les algues qui se développent plus, qui aiment ces habitats-là, et les coraux qui, eux, n'aiment pas ça et donc vont se dégrader petit à petit. En plus des phénomènes majeurs climatiques.»

La prolifération d’algues, favorisée par les perturbations environnementales, accentue encore la pression sur des récifs déjà affaiblis.

Par RCI Martinique