Le rapport annuel du BRGM dresse aussi son bilan pour les Outre-mer

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Le rapport annuel du BRGM dresse aussi son bilan pour les Outre-mer

Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a publié en juillet son rapport annuel pour l’année 2024. Ce dernier est divisé en six grandes thématiques : géologie et modélisation du sous-sol, eau souterraine et préservation de la ressource, risques liés au sol et au sous-sol, ressources minérales et approvisionnement responsable, énergie du sous-sol et décarbonation, ainsi que numérique pour les géosciences. Retour sur les actions menées dans les Outre-mer.

Présent à La Réunion depuis 1974, le BRGM a largement contribué à l’amélioration des connaissances sur la géologie locale, en réalisant une cartographie des aléas naturels pour chaque commune. À l’occasion de son 50e anniversaire dans ce territoire, l’établissement a réaffirmé sa volonté de rester engagé face aux grands défis contemporains de l’île, en collaboration étroite avec les acteurs locaux de la recherche et des services publics. « Il a d’ores et déjà renforcé sa coopération avec le conseil régional en signant un accord-cadre d’une durée de quatre ans, qui fixe les grands objectifs de leurs futurs travaux : ceux-ci seront tournés vers les besoins des populations locales et le développement d’une économie assurant les souverainetés sanitaire, alimentaire et énergétique de l’île », indique le rapport.

Pour le compte du Syndicat des eaux de Mayotte, le BRGM a conduit une campagne de prospection visant à identifier de nouvelles ressources en eau souterraine destinées à l’alimentation en eau potable. Une vingtaine de forages ont été programmés et débutés cette année. Le projet s’est articulé en deux étapes : premièrement, l’analyse des enseignements tirés de vingt années d’exploration hydrogéologique ; deuxièmement, la sélection de sites potentiels pour les futurs forages, en s’appuyant sur le modèle de résistivité électromagnétique, les données hydrogéologiques disponibles, ainsi que sur de nouvelles investigations de terrain par tomographie (technique d’imagerie utilisée notamment en géophysique, ndlr), tout en intégrant les contraintes spécifiques au territoire.

À la Martinique, le Service géologique national a utilisé la méthode magnétotellurique pour réaliser une imagerie en 3D de la résistivité de la montagne Pelée, afin de définir la structure géo-électrique du sous-sol jusqu’à une profondeur de 22 km. Ce modèle autorise une meilleure compréhension du système volcanique peléen. « Il aide également à définir l’implantation optimale d’un réseau de surveillance magnétotellurique qui sera installé dans la seconde phase de ce projet mené dans le cadre d’une convention avec la préfecture de l’île », souligne le BRGM.

« Les aléas d’origine climatique, géologique ou liés à l’activité humaine génèrent, sur une large partie du territoire national, des menaces qui peuvent en outre être accrues par la combinaison des risques naturels et anthropiques. Les travaux de recherche et d’appui aux politiques publiques menés par le BRGM portent sur les différents niveaux de la chaîne du risque », ajoute par ailleurs l’organisme. Dans ce cadre, le chercheur Thibault Laigre s’est vu décerner le prix BRGM de la thèse 2024 pour ses recherches mettant en lumière le rôle protecteur des écosystèmes côtiers face aux tempêtes dans les îles de la Caraïbe. Menée dans le cadre du projet Interreg CaribCoast et co-dirigée par le BRGM, sa thèse s’appuie sur des observations de terrain et des simulations numériques. Elle a contribué à la rédaction d’un guide méthodologique pour une gestion durable du littoral. Un travail de ce type est prévu en Polynésie.

En ce qui concerne ses filiales et participations, BRGM Invest abrite les participations détenues par le groupe dans des filiales opérant notamment dans la géothermie en Guadeloupe avec 15% de Géothermie Bouillante (et respectivement 63,75% et 21,25% pour Ormat Systems et la Caisse des dépôts et consignations). « BRGM SA détient en outre une créance sur la Société de participation minière du Sud Calédonien (SPMSC) depuis que le groupe BRGM lui a cédé, en 2005, sa participation dans le projet de Goro en Nouvelle-Calédonie », précise le rapport. Enfin, BRGM Invest a une participation de 50% dans CFG Géothermal, une société d'ingénierie en géothermie industrielle pour le chauffage et l'électricité, qui a entrepris des études sur Mayotte et La Réunion dans le cadre de projets de production électrogène.

À noter que le document contient une interview du patron de la Direction générale des Outre-mer (DGOM), Olivier Jacob, dont nous reproduisons un extrait ci-dessous :

« Partenaire de la DGOM depuis plusieurs années, le BRGM nous apporte son expertise sur les enjeux liés au changement climatique dans ces territoires, notamment la gestion de l’eau et le recul du trait de côte. Le BRGM fournit également un appui pour l’identification des potentialités du sous-sol au service de la transition énergétique, en particulier pour caractériser le potentiel géothermal dans le cadre du plan national pour la géothermie. Il a produit notamment une étude exhaustive de l’état actuel de ce potentiel en Guadeloupe, Martinique, à la Réunion, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon. Enfin, le BRGM apporte son expertise en matière de ressources minérales, pour accompagner les transitions écologique et numérique, et participe à l’évaluation des risques naturels, sismiques et volcaniques ».

PM

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