Le Guadeloupéen Helios Latchoumanaya et d'autres athlètes paralympiques mobilisés à l'aéroport Charles-de-Gaulle pour "chercher des sponsors"

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Le Guadeloupéen Helios Latchoumanaya et d'autres athlètes paralympiques mobilisés à l'aéroport Charles-de-Gaulle pour "chercher des sponsors"

Une délégation d'athlètes paralympiques s'est mobilisée mercredi à l'aéroport Paris-Charles De Gaulle, pancartes "Cherche sponsor" à la main, pour sensibiliser les voyageurs à leur difficulté de trouver des financements depuis la fin des Jeux de Paris.

Réunis en début de matinée devant les portes d'arrivée du Terminal 1 de l'aéroport parisien, huit athlètes olympique et paralympiques ont cherché à attirer les regards autour d'une problématique soulevée par un bon nombre d'entre eux depuis un an.

"On existe hors des Jeux et c'est une petite piqure de rappel pour dire que tout le monde n'a pas les moyens de faire du sport de haut niveau convenablement", explique à l'AFP Elea Charvet, multiple médaillée de para-canoë, "si on veut être meilleur, il faut avoir les ressources nécessaires".

L'opération nommée "Cherche sponsor", phrase inscrite en français et en anglais sur des pancartes de bienvenue, s'est tenue à l'occasion de la journée internationale des personnes en situation de handicap.

"C'est une manière de donner un coup de pouce, on ne donne de leçons à personne, chacun fait comme il peut", indique Bertrand Sirven, directeur de la communication du groupe ADP (Aéroports de Paris), qui soutient quatre athlètes paralympiques et a organisé l'événement aux côtés de l'association Insep Alumni, "ils ont besoin de nous dès maintenant".

 "Tout est gelé" 

Marc Davidovici, président délégué du Club Insep Alumni, dont le rôle est également d'accompagner les athlètes dans ce domaine, soulève un "après-Jeux difficile, il y a une petite crise économique qui fait qu'on a plus de mal à trouver des partenaires, et les parasportifs n'étaient de toute façon pas les plus aidés dans le milieu sportif".

"Depuis le mois de mars, je suis très active (dans sa recherche) et c'est très compliqué" soulève Marjorie Boigeol, badiste dont le projet est de participer aux Jeux paralympiques de Los Angeles, "aujourd'hui je n'ai pas de sponsors de grosses entreprises qui me suivent".

Championne d'Europe en double dames, elle explique avoir "beaucoup de retours me disant "pas tout de suite". On a l'impression que tout est gelé et la conjoncture économique et politique fait qu'on est en difficulté. Les entreprises n'ont pas les moyens d'oser se lancer dans des soutiens car elles-mêmes ne savent pas où elles vont. Donc on est dans l'attente".

Et "nous, nous n'avons pas le temps", appuie le judoka Helios Latchoumanaya, vice-champion paralympique des moins de 90 kgs, "ce n'est pas six mois avant les Jeux qu'on pourra se dire +j'ai un sponsor, je vais pouvoir me préparer".

Si le sportif de 25 ans a réussi "à peu près à retomber sur (s)es pattes" après Paris, avec "un ou deux sponsors" supplémentaires malgré certains perdus, il a aussi pris part à l'événement devant les voyageurs, dont certains ont pris le temps de s'arrêter.

"Ils nous ont posé des questions, étaient compréhensifs et au courant de la situation", raconte Helios Latchoumanaya, "ils vont peut-être pouvoir relayer la manifestation, en parler autour d'eux".

Avec AFP