À quelques mois de la COP 30, qui se tiendra à Belem, au Brésil, du 10 au 21 novembre 2025, le Secours Catholique de Guyane a organisé une conférence de presse à Cayenne pour présenter les résultats de son étude « Climat et Pauvreté », pointant les effets conjoints du dérèglement climatique et de la précarité en Guyane, notamment dans les communes de l’intérieur telles que Camopi. Focus avec le reportage de nos partenaires de Radio Péyi.
S’appuyant sur des témoignages de terrain, l’organisation humanitaire met en lumière l’impact direct des changements climatiques sur les populations les plus vulnérables : sécheresses extrêmes, inondations récurrentes, isolement croissant des territoires. Autant de phénomènes qui contribuent à aggraver une pauvreté déjà bien installée, selon les constats partagés par l’association.
Marie-Josée Lalsie, présidente locale du Secours Catholique, souligne l’importance de l’action de proximité, au micro de Radio Péyi : « Le rôle du secours catholique c’est de venir en aide aux plus démunis, donc nous sommes véritablement dans notre rôle, parce que l’impact qu’il y a sur les habitants de l’intérieur n’est pas toujours pris en charge. En concret, nous accompagnons les familles, dans la partie alimentation, car la hausse des prix paupérise la population, et cette paupérisation il faut la prendre en compte, donc c’est notre rôle d’aide aux plus démunis. Je crois que le secours catholique est dans son rôle. Au-delà des grandes réunions telles que la COP 30, il y a le quotidien de ces personnes ».
L’étude met particulièrement en avant la situation de la commune de Camopi, où les habitants témoignent à la fois de leur exposition croissante aux effets du dérèglement climatique et d’un sentiment d’abandon face à l’insuffisance des réponses publiques.
Présent en Guyane pour l’occasion, Didier Duriez, président national du Secours Catholique, a insisté sur l’urgence d’une prise en compte globale et inclusive des enjeux climatiques à l’échelle internationale : « C’est d’abord les populations les plus pauvres, ayant bien en tête, vous, responsables des COP, que tous vos plans doivent être faits avec cette préoccupation, de comment soutenir au mieux les personnes les plus pauvres, qui vont être les plus impactées par ce qui arrive (…) C’est donc très important que nos dirigeants, que les associations parties-prenantes, prennent en compte qu’il est besoin d’agir. On est sur quelque chose qu’il faut faire tous ensemble, et il faut prévenir les problèmes, et aussi bien sûr réagir quand il y a des crises ».
Dans ce contexte, le Secours Catholique appelle les responsables politiques et les instances internationales à formuler une « réponse urgente, équitable, et durable » face aux enjeux climatiques et sociaux qui affectent la Guyane.
Damien CHAILLOT
