Baisse de la population en Guadeloupe et en Martinique, croissance démographique élevée en Guyane (région française où l’augmentation est la plus forte), à La Réunion et particulièrement à Mayotte (environ +30% selon des études provisoires), l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié à la mi-décembre ses derniers chiffres, pour 2023, relatifs à population dans les DROM et les collectivités de Saint-Barthélemy et Saint-Martin. Synthèse.
Guadeloupe. Au 1er janvier 2023, la Guadeloupe comptait 384 160 habitants. Depuis 2017, la population de l’archipel recule en moyenne de 0,3% par an, soit une diminution totale d’environ 6100 personnes en six ans (soit l’équivalent de la commune de Bouillante). Ce déclin démographique s’explique à la fois par un solde migratoire négatif — davantage de départs que d’arrivées — et par la détérioration du solde naturel, c’est‑à‑dire l’écart entre les naissances et les décès. Parmi les communes, Lamentin se distingue par une croissance démographique positive, tandis que Les Abymes enregistrent la plus forte baisse du nombre d’habitants.
Dans les îles du Nord, à la même date, « la population de Saint-Martin est de 31 160 habitants et celle de Saint-Barthélemy de 10 660 habitants. La population de Saint-Martin diminue en moyenne de 2,1% par an entre 2017 et 2023 », rapporte l’Insee. Sur la même période, la population de Saint-Barthélemy augmente de 1,1 % par an.

Guyane. Le 1er janvier 2023, la Guyane comportait 293 996 habitants. Il s’agit de la région française (hors Mayotte) où la croissance démographique est la plus élevée. Entre 2017 et 2023, la population a augmenté en moyenne de 1,5% par an, soit un gain d’environ 25 300 personnes. Cette progression, principalement liée au solde naturel, n’est toutefois pas uniforme sur l’ensemble du territoire : elle bénéficie surtout à la Communauté d’agglomération du Centre Littoral et à la Communauté de communes de l’Ouest guyanais. À l’inverse, la Communauté de communes des Savanes voit sa population reculer.
« Avec 153 900 habitants, la Communauté d’agglomération du Centre Littoral (CACL) est la plus peuplée de la région, représentant 52% de la population guyanaise. (…) La commune de Macouria illustre cette dynamique, avec une croissance démographique annuelle moyenne de 5,8% entre 2017 et 2023 », précise l’étude. La Communauté de communes de l’Ouest guyanais (CCOG) comptait quant à elle 101 800 habitants au 1er janvier 2023, en hausse de 1,7% par an en moyenne entre 2017 et 2023. « La Communauté de communes de l’Est guyanais reste de loin la moins peuplée de la région, avec 8900 résidents en 2023. Sa croissance démographique est de 4,1% en moyenne par an entre 2017 et 2023 », ajoute l’Insee. L’intercommunalité des Savanes est la seule à perdre des habitants.

La Réunion. Au 1ᵉʳ janvier 2023, La Réunion comptait 889 700 habitants. Depuis 2017, la population a progressé en moyenne de 0,7% par an, un rythme plus élevé que celui observé en France hexagonale (+0,4%). Cette croissance, plus soutenue que durant la période 2012‑2017, reste principalement liée au solde naturel. Entre 2017 et 2023, toutes les microrégions ont enregistré une hausse démographique, particulièrement marquée dans le Nord (+1% par an). À l’Ouest, la population augmente désormais au même rythme que l’ensemble de l’île, après une phase de stagnation entre 2012 et 2017. À l’Est et au Sud, la croissance est plus modérée (+0,5% par an). La majorité des communes réunionnaises voient leur population progresser. En revanche, elle reste stable au Port et à Salazie, et recule à Cilaos ainsi qu’à Saint‑Philippe.
« Au Nord, la population croît le plus fortement : +1% en moyenne par an entre 2017 et 2023, soit un rythme supérieur à la moyenne régionale. Cette croissance est plus marquée qu’entre 2012 et 2017 (+0,6% par an). Saint-Denis, la plus peuplée des communes de l’île avec 155 634 habitants en 2023, contribue pour 59% à la hausse de la population au Nord : sa population augmente de 0,8 % par an (+1 280 habitants par an) », relève l’étude.

Martinique. Au 1er janvier 2023, la Martinique comptabilisait 360 630 habitants, soit 12 000 de moins qu’en 2017 (l’équivalent de la commune de Rivière-Salée). Depuis 2017, la population recule en moyenne de 0,5% par an, une diminution toutefois moins prononcée que lors des cinq années précédentes. Ce recul s’explique principalement par un solde migratoire négatif, avec davantage de départs que d’arrivées. Sur la période 2017‑2023, le solde naturel reste quant à lui stable. « Les communes de la côte atlantique sont les plus touchées par ce déclin démographique », souligne l’Insee.
Fort‑de‑France demeure la commune la plus peuplée (75 500 habitants en 2023), mais c’est aussi celle qui enregistre la plus forte perte d’habitants (4500 habitants en six ans, soit la plus forte baisse de la région). « La Communauté d’agglomération du Centre de la Martinique (CACEM) regroupe 42% des habitants de l’île. Trois des quatre communes qui la composent continuent de perdre des habitants », constate l’étude. Concernant la Communauté d’agglomération du Pays Nord Martinique (Cap Nord), elle avait 95 100 habitants en 2023, mais sa population a décru de 0,9% par an en moyenne entre 2017 et 2023. Quant à la Communauté d’Agglomération de l’Espace Sud Martinique, elle comptait 114 900 habitants en 2023, sa population diminuant de 0,2% en moyenne par an.

Mayotte. Commencé le 27 novembre 2025, un recensement se déroule dans l’archipel jusqu’au 10 janvier 2026. Les dernières données officielles complètes remontent à 2017. À cette date, la population comptait un peu plus de 256 000 habitants. Depuis, elle a fortement progressé (environ +30 % selon l’Insee) en raison d’une dynamique naturelle très soutenue, portée par une natalité élevée et une population particulièrement jeune, donc peu touchée par la mortalité.
Cette croissance s’explique aussi, dans une moindre mesure, par les mouvements migratoires : arrivées régulières en provenance des Comores et d’autres régions, mais également retours ou départs vers d’autres territoires français. « Aujourd’hui, les estimations varient, des plus documentées (329 000 habitants au 1er janvier 2025 selon l’Insee) aux plus maximalistes (500 000 habitants voire davantage », indique l’étude.

Les chiffres de Légifrance (service public de la diffusion du droit, décret n° 2025-1362 du 26 décembre 2025 authentifiant les chiffres des populations de l’Hexagone, des départements d'Outre-mer de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de La Réunion et des collectivités de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin et de Saint-Pierre-et-Miquelon), diffèrent légèrement de ceux mentionnés ci-dessus :
Guadeloupe : 388 493 ; Guyane : 296 053 ; La Réunion : 899 660 ; Martinique : 364 348 ; Saint-Barthélemy : 10 755 ; Saint-Martin : 31 620 ; Saint-Pierre-et-Miquelon : 5 957.
PM























