COP30 à Belém, une « opportunité diplomatique » pour la Guyane

© Collectivité territoriale de Guyane

COP30 à Belém, une « opportunité diplomatique » pour la Guyane

Des milliers de participants, ONG, associations, institutions et gouvernements, sont réunis depuis ce lundi 10 novembre 2025 à Belém pour faire progresser l’action climatique internationale. Au-delà des négociations, l’événement constitue aussi un lieu privilégié de rencontres et de diplomatie informelle. C’est dans cette perspective que la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) a dépêché sur place une délégation d’une dizaine de personnes, avec un objectif affiché : renforcer l’intégration régionale de la Guyane. Focus avec le reportage de nos partenaires de Radio Péyi.


La Guyane demeure à ce jour le seul territoire amazonien à ne pas être membre de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA). Les discussions ont repris à Belém, comme le confirme Jean-Paul Ferreira, premier vice-président de la CTG, chargé du suivi de la COP30.
« Le fait que la Guyane n’y soit pas est pour nous un élément qui nous chagrine depuis plusieurs années, parce que l’intégration de la Guyane passe justement par cette OTCA, qui nous permettrait d’avoir vraiment une place à part entière dans notre environnement régional amazonien. Et les discussions que l’on a entamées depuis deux jours avec la secrétaire exécutive, mais également la secrétaire administrative de l’OTCA, nous permettent d’envisager de reprendre la discussion, puisque c’est une discussion qui a eu lieu déjà il y a pratiquement 20 ans. On met en place toute la stratégie nécessaire pour que les huit autres pays acceptent le fait que la Guyane puisse entrer dans l’OTCA, ne serait-ce qu’en tant qu’observateur dans un premier temps, puisque le statut particulier de la Guyane fait qu’il y a quelques réticences d’ordre politique ».


La Guyane mise en avant dans le pavillon France

La délégation guyanaise est présente en zone bleue, au pavillon France, où plusieurs tables rondes portent sur la gestion de l’eau, la bioéconomie ou encore la surveillance de l’environnement amazonien. Selon Jean-Paul Ferreira, l’intérêt des pays voisins pour l’expertise guyanaise est réel. « Nous avons pu négocier avec la représentation française la possibilité de mettre en avant cet événement lié à la Guyane pendant toute cette période des deux semaines de la COP. Comme je dis souvent dans mes propos d’introduction, la présence de la France à cette COP30 à Belém n’a de sens que parce que la Guyane est là, et parce que la Guyane est amazonienne. Donc c’est au travers de cet argument-là que nous avons pu mettre en exergue cet événement particulier lié à l’énergie, à la bioéconomie. La Guyane, au travers de son expertise, intéresse les autres pays, et notamment nos voisins les plus proches, sur la question de la surveillance de l’environnement via des satellites, sur la question de la gestion de l’eau. On voit un intérêt particulier de la part de nos partenaires, qui se rapprochent de nous, qui sont heureux de pouvoir partager un certain nombre de données, mais surtout heureux de pouvoir contribuer à des projets communs ».

Renforcer la diplomatie territoriale en Amazonie

Outre sa participation officielle, la CTG multiplie les échanges informels avec ses homologues d’Amapá, du Pará, d’Amazonas et du Suriname. L’objectif : consolider une diplomatie territoriale déjà entamée. « Nous avons organisé des rencontres un peu plus informelles avec nos partenaires, aussi bien de l’Amapá, du Pará, de l’Amazonas, du Suriname. C’est essentiellement sur ces régions-là que nous souhaitons renforcer notre présence, et le renforcement de cette présence passe par ce qu’on appelle la diplomatie territoriale. On a une représentation depuis plusieurs années déjà au Suriname ; nous envisageons d’étendre cette représentation au Guyana également. On a une représentation à Macapá, à Belém. On a l’impression parfois de travailler avec beaucoup de difficultés. Il y a la barrière de la langue, la barrière juridico-administrative ; il y a aussi la barrière financière, parce que souvent on sent bien que la part la plus importante arrive de l’Europe, de la France et de la Guyane. C’est certainement une phase à passer pour que de plus en plus de confiance puisse être mise dans ces relations, et c’est tout le travail que l’on doit faire pendant ces quelques jours, mais aussi au-delà, tout cela au bénéfice de nos habitants respectifs »