Vers un nouveau record de saisies de cocaïne en France en 2025, dont la moitié a transité par les Antilles

Saisie de cocaïne en juillet dernier aux Antilles ©Forces armées aux Antilles

Vers un nouveau record de saisies de cocaïne en France en 2025, dont la moitié a transité par les Antilles

Les quantités de cocaïne saisies par les autorités françaises ont déjà dépassé le record de l'année dernière avec un total de « plus de 70 tonnes en septembre », a annoncé jeudi le patron de l'office antistupéfiants (Ofast).

S'exprimant sur Radio Caraïbes (RCI), Dimitri Zoulas, qui était en déplacement en Martinique, a rappelé qu'en 2024, l'ensemble des services de police, de gendarmerie mais aussi la marine avaient saisi « 54 tonnes de cocaïne », soit une hausse de « 130% » par rapport à l'année précédente qui était déjà un record avec « 23 tonnes ».

« En 2025, on espérait une accalmie, pas du tout. En septembre, on était déjà à plus de 70 tonnes », a-t-il dit. Le directeur de l'Ofast a précisé qu'« à peu près la moitié (de cette quantité), un peu plus même, a transité par la zone Caraïbe avant d'être interceptée ailleurs ».

Dimitri Zoulas a fait valoir que la « production mondiale de cocaïne attei(gnait) 4 000 tonnes » actuellement. « Elle bat tous les records. A partir du moment où le produit est si disponible, il est exporté des zones de production, principalement la Colombie, le Pérou et la Bolivie, dans toutes les directions et évidemment vers les Antilles », a-t-il poursuivi.

Avec une telle « abondance de production », il a relevé « une multiplication des réseaux capables de la faire venir en grande quantité » et en corollaire des saisies records par les autorités.

« Pas de renseignement » pour les Américains

Interrogé sur les frappes américaines sur des embarcations vénézuéliennes notamment, soupçonnées de participer au trafic de drogue, Dimitri Zoulas a observé que « les trafics de stupéfiants font partie d'une géopolitique mondiale ».

Mais, a-t-il ajouté, « il résulte qu'aucun pays européen et la France non plus, n'enverra, dans la situation présente, des renseignements opérationnels aux Américains s'ils pouvaient fonder une frappe militaire sur un bateau ». « La question ne s'est pas posée », a-t-il dit, avant d'enchaîner : « mais si elle se posait, nous ne transmettrions pas de renseignement ». « C'est une position européenne », a-t-il insisté.

Le patron de l'Ofast a souligné néanmoins que « les Américains ne sont pas partout ». « Pour l'instant, ils ont une vigilance et des frappes sur des embarcations qui montent vers les États-Unis ». « Nous, ces vaisseaux-là ne nous concernaient pas particulièrement, notre zone d'action est géographiquement différente », a-t-il précisé.

Depuis septembre, les États-Unis ont lancé une série de frappes dans les Caraïbes et le Pacifique contre des embarcations qu'ils accusent de transporter de la drogue, faisant au total 76 morts, selon un décompte de l'AFP à partir des chiffres des autorités américaines.

Avec AFP