Une première: un épisode de transmission autochtone du chikungunya a été détecté dans le Grand Est, ce qui, avec la précocité et le nombre d'épisodes déjà identifiés, “confirme le risque important de transmission autochtone" dans l'Hexagone, a indiqué mercredi Santé publique France.
"Sept épisodes de transmission autochtone de chikungunya ont été identifiés dans cinq régions, dont quatre déjà affectées par des épisodes de transmission autochtone dans les années précédentes. Pour la première fois, un épisode de transmission autochtone a été identifié en région Grand Est", note l'agence dans un bilan hebdomadaire
Jusqu'ici, tous les cas autochtones depuis le début de la saison d'activité du moustique tigre se situaient dans le sud de l'Hexagone (Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes).
Un cas autochtone du chikungunya, virus qui se transmet via des piqûres de moustiques tigres et qui se traduit par de la fièvre et des douleurs articulaires, signifie que la contamination a eu lieu sur place et non hors du territoire.
Cette année, les cas autochtones de chikungunya sont les plus précoces jamais identifiés en France hexagonale, rappelle Santé publique France. "Une telle précocité dans la saison d'activité du moustique et un nombre aussi élevé d'épisodes n’avaient jamais été observés jusqu’à présent", insiste-t-elle.
Ce cocktail "confirme le risque important de transmission autochtone de chikungunya sur le territoire hexagonal, y compris dans des régions indemnes jusqu'à présent", prévient SpF, qui pointe aussi un lien avec l'épidémie à La Réunion et dans l'océan Indien.
S'il a diminué, le nombre de cas importés de chikungunya ayant voyagé à La Réunion et dans l’océan Indien "reste élevé" (712 depuis début mai) et "contribue à l'apparition précoce de transmissions autochtones, d’autant que la souche du virus chikungunya circulant à La Réunion est bien adaptée au moustique Aedes albopictus", ajoute-t-elle.
Le risque d'une transmission épidémique en métropole est aussi accru par le retour des fortes chaleurs. Les températures élevées contribuent en effet à la circulation du moustique tigre, un phénomène accentué par le réchauffement climatique.
Parallèlement à La Réunion, où l'épidémie s'atténue désormais franchement avec l'arrivée de l'hiver austral après avoir causé une vingtaine de morts et touché environ 200.000 habitants, une autre épidémie de chikungunya est en cours à Mayotte, d'une ampleur incertaine.
Avec AFP