Les Medef des Outre-mer ont lancé une pétition en ligne contre le projet de loi de Finances 2026, qui prévoit une baisse de 800 millions d’euros de la Lodeom et du dispositif d’aides fiscales à l’investissement.
« Nous, entrepreneurs, salariés, acteurs économiques et sociaux des territoires ultramarins, exprimons notre vive inquiétude face aux menaces qui pèsent sur les dispositifs de soutien à l’emploi et à l’investissement en Outre-mer » écrivent dans leur pétition les Medef de Guadeloupe, de Guyane, de La Réunion, de Martinique, de Nouvelle-Calédonie, de Polynésie, de Saint-Martin et de Saint-Pierre et Miquelon et la co-présidente du Comité Outre-mer du Medef, Thara Govindin.
« Ces coupes pourraient atteindre 800 millions d’euros par an, mettant en péril des milliers d’emplois, la survie de nos TPE-PME, et l’équilibre de notre tissu économique local » ajoutent les Medef. « Ces dispositifs sont essentiels pour compenser les surcoûts liés à l’insularité, à l’éloignement et à la petite taille de nos marchés. Leur suppression entraînerait une hausse brutale du coût du travail, un frein à l’embauche, une perte de compétitivité, et une concentration économique au profit de quelques grands groupes ».
« Nous refusons que nos territoires soient fragilisés davantage. Nous demandons au Gouvernement et aux parlementaires de renoncer à ces arbitrages et de maintenir les dispositifs spécifiques aux Outre-mer, garants de l’emploi, de l’investissement et de la cohésion sociale » concluent les Medef Outre-mer.
Dans un rapport présenté à la presse le 24 septembre dernier, le député Christian Baptiste plaidait pour une « réforme courageuse et intelligente » de la Lodeom, plutôt qu’un « rabot destructeur ». En Polynésie, le député EPR Moerani Frébault avait aussi fait part de son opposition à la baisse du taux de défiscalisation qui concerne la Collectivité d’Outre-mer, se disant prêt à voter contre le budget du gouvernement. Une inquiétude exprimée également par le président de la Polynésie, Moetai Brotherson.
Lors de leur dîner à l’Élysée le 30 septembre, en présence du chef de l’État et du ministre démissionnaire Manuel Valls, les élus ultramarins avaient fait bloc contre la baisse de ces aides fiscales. Or à date, et avec les soubresauts politiques de ce lundi, l’idée même de l’adoption d’un budget paraît de plus en plus incertaine.