Une dizaine de députés macronistes dépêchés par leur chef de file Gabriel Attal se rendront en Nouvelle-Calédonie du 5 au 9 janvier, a annoncé mardi le groupe Ensemble pour la République (EPR), en amont d'une réunion organisée à l'Élysée le 16 janvier avec les élus de l'archipel.
L'ancien Premier ministre ne sera pas du voyage, qui n'a pas été initié par l'Élysée, mais plusieurs anciens ministres y participeront (Antoine Armand, Guillaume Kasbarian, Prisca Thevenot, ou encore Marie Lebec).
Ils seront notamment accueillis sur place par le député calédonien loyaliste EPR Nicolas Metzdorf, qui avait déjà annoncé ce déplacement début décembre. « Je remercie Gabriel Attal d’avoir accepté ma proposition » avait-il notamment déclaré, jugeant cette mission parlementaire « essentielle », notamment dans le débat parlementaire sur l’avenir de l’archipel.
« J’ai besoin de collègues qui maîtrisent nos problématiques pour faire face à l’extrême-gauche qui veut entraîner la Nouvelle-Calédonie vers l’indépendance » a-t-il ajouté. Après une première journée institutionnelle de rencontres politiques, les députés échangeront avec les acteurs économiques et sociaux, avant de visiter des exploitations agricoles, une usine et différentes entreprises.
Gabriel Attal était Premier ministre quand des émeutes ont éclaté en Nouvelle-Calédonie au printemps 2024, qui ont fait 14 morts et rendu l'économie de l'archipel exsangue.
Il s'agit d'une « mission parlementaire d'étude et de terrain », qui « symbolise l'importance accordée par le groupe EPR à ce territoire français du Pacifique Sud, confronté à des défis institutionnels, économiques, sociaux et environnementaux majeurs, dans un contexte post-émeutes encore sensible », précise le groupe dans un communiqué. Les députés présenteront à l'issue de leur déplacement un rapport qui nourrira « la suite des débats législatifs ».
Le président de la République entend avec la rencontre du 16 janvier « poursuivre le dialogue » sur l'avenir institutionnel de l'archipel et « apporter des clarifications sur l'accord » de Bougival signé en juillet, avait-il annoncé dans un courrier aux élus locaux.
Signé en juillet entre l'État, les indépendantistes et les non-indépendantistes, le projet d'accord de Bougival prévoit notamment la création d'un État de la Nouvelle-Calédonie inscrit dans la Constitution française. Il a toutefois été rejeté dès août par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principale coalition indépendantiste.
Si une majorité de forces politiques calédoniennes continue de soutenir le texte, plusieurs d'entre elles estiment qu'il doit être amendé. Pour tenter de relancer le processus, la ministre des Outre-mer Naïma Moutchou avait proposé d'organiser en mars 2026 une « consultation citoyenne anticipée » sur cet accord, avant l'adoption de la loi constitutionnelle nécessaire à son application.
Cette perspective a cependant suscité des réserves, y compris parmi les soutiens de Bougival. D’après Le Monde, le gouvernement aurait reculé sur cette consultation anticipée. Si l’exécutif n’a pas confirmé, le député Nicolas Metzdorf, qui déplore ce report de la consultation anticipée, n’a lui pas contredis l’information, estimant que le gouvernement n’aurait pas l’assentiment du Parlement sur une consultation anticipée.
L’abandon serait toutefois « la meilleure des choses pour pouvoir progresser sur le dossier Calédonien » a estimé le sénateur calédonien Georges Naturel (LR), interrogé par Nouvelle-Calédonie La 1ère. « C’est un bon signe pour apaiser et espérer construire ensemble le destin de notre pays » a renchéri le sénateur indépendantiste Robert Xowie.
Avec AFP























