En visite au centre médico-social de Bourail, ce vendredi 22 août, Manuel Valls a signé avec le gouvernement calédonien et l’Ordre de Malte une convention pour la mise à disposition de cinq soignants venus de l’Hexagone et qui se déplaceront sur l’ensemble du territoire pour pallier le manque de professionnels de santé dans les zones les plus touchées par la pénurie. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Trois médecins, un dentiste et une sage-femme en itinérance sur la Grande Terre et les Îles, afin de venir en aide aux dispensaires les plus affectés par la pénurie de soignants qui frappe la Nouvelle-Calédonie. C’est le projet présenté ce vendredi 22 août par Manuel Valls.
En déplacement au centre médico-social de Bourail, le ministre des Outre-mer a annoncé la création d’une « brigade mobile » de soignants, financée par l’État dans le cadre d’une convention tripartite signée avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et l’Ordre de Malte.
Les cinq soignants seront mis à disposition du territoire pendant un an, pour des missions « d’au moins trois mois », a précisé Manuel Valls. « Ces personnels interviendront de façon tournante sur tout le territoire, en priorité dans les zones les plus en pénurie de soignants, les centres médicaux de la province Nord, des îles, de la côte Est, qui est en très grande difficulté, à Yaté, à Thio et à l’île des Pins », a listé le ministre d’État.
Ils seront reçus dans les centres médico-sociaux (CMS) gérés par les provinces, ainsi qu’au centre hospitalier du Nord. Ils devraient permettre de « prendre en charge 150 patients supplémentaires par jour en moyenne », a affirmé Manuel Valls. Le financement du dispositif est entièrement assumé par l’État, à hauteur de 163 millions de francs.
20% de soignants en moins
Cette brigade vise à répondre, à court terme, à l’importante pénurie de soignants qui touche la Nouvelle-Calédonie ces derniers mois. « Depuis les événements de mai 2024, 20 % des personnels de santé ont quitté le territoire. En juillet 2025, 30 % des lits d’hospitalisation conventionnels sur le territoire étaient fermés », a rappelé le ministre des Outre-mer.
Une situation qui provoque « une tension, une très grande inquiétude », à l’image de la mobilisation des professionnels de santé de la province Nord, organisée jeudi par l’USTKE en marge du déplacement de Manuel Valls à Voh et à Koné.
Si elle affecte particulièrement le Nord et la côte Est, cette pénurie a aussi des conséquences en province Sud. En effet, elle ajoute « une pression supplémentaire sur les équipements du Sud et notamment ceux qui sont à la limite des deux provinces ».
C’est notamment le cas du CMS de Bourail, où a été signée la convention. Le centre a connu « 25 % de consultations supplémentaires entre 2023 et 2025 », selon la province Sud. À La Foa, l’augmentation est de 100 % en deux ans. « Le CMS de Bourail est le pivot incontournable de la prise en charge médicale pour tout le nord de la province Sud », estime la Maison bleue.
« Merci pour ce financement. On n’était pas capable de l’assumer tout seul. Ça va réellement aider les populations, ramener de la proximité dans l’offre de soins », a réagi Sonia Backès, ce vendredi matin. Patrick Robelin, le maire de Bourail, s’est lui aussi félicité de ce programme. « Aujourd’hui, on a la preuve que c’est tous ensemble qu’on peut réussir et avancer », a déclaré le premier édile.
Aucune date n’a été annoncée pour la venue des cinq soignants. Des réunions doivent encore se tenir pour identifier les zones dans lesquelles ils doivent intervenir en priorité.
Baptiste Gouret pour Les Nouvelles Calédoniennes