Nouvelle-Calédonie : Les prix de 120 produits de grande consommation vont baisser de 10 % en moyenne

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Nouvelle-Calédonie : Les prix de 120 produits de grande consommation vont baisser de 10 % en moyenne

Alors que les prix à la consommation, en particulier de l’alimentation, ne cessent d’augmenter, le gouvernement a signé, ce jeudi 26 juin, un accord interprofessionnel avec des représentants des distributeurs, des importateurs et des industriels pour baisser d’environ 10 % le prix de 120 produits, "parmi les plus achetés en magasin". Une mesure qui sera en vigueur jusqu’au 31 décembre. Détails avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

Pâtes, beurre, lardons, œufs frais, riz, sauces soja ou soyo, café, yaourts, lait, frites, lessive, papier toilette… Voici un aperçu de la longue liste des 120 produits et références qui vont voir leur prix baisser de 10 % en moyenne dans les étals du pays, sur fond de vie chère et d’inflation galopante en particulier dans l’alimentation. Un secteur pour lequel les tarifs ont littéralement explosé avec une hausse de plus de 28 % depuis la pandémie et même de près de 40 % en quinze ans.

Dans ce contexte et alors que le pays est secoué par une crise sociale et économique sans précédent, le gouvernement a signé, ce jeudi 26 juin, un accord interprofessionnel de "modération des prix" avec les représentants des industries locales de transformation, de l’importation, de la grande distribution et des petits commerces. Ce document les engage donc à revoir à la baisse puis à stabiliser le coût de plus d’une centaine de produits alimentaires et de la vie courante jusqu’au 31 décembre prochain.

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Bientôt d’autres mesures pour l’Ocef et l’OPT ?

"C’est un engagement et effort majeur qui est fait de leur part avec une baisse de 10 % en moyenne sur ces produits qui ne sont pas pris au hasard puisqu’ils figurent parmi les plus achetés en magasin par les Calédoniens, assure Christopher Gygès, le porte-parole du gouvernement, qui juge "anormal" que ce soit le secteur privé qui "ouvre la voie" sur la question du pouvoir d’achat. Je souhaite que l’OPT, l’Ocef et tous les monopoles publics puissent également faire un effort. Je crois qu’on doit montrer l’exemple dans la période actuelle. C’est pourquoi j’ai annoncé ce mercredi que je demandais à l’OPT de supprimer la prime sur la ligne fixe pour ceux qui n’ont qu’un abonnement à internet. Mais j’ai encore plein d’idées sur la question et on se réunira prochainement pour qu’on puisse aussi proposer des mesures dans le secteur public."

Cet accord interprofessionnel intervient en complément d’autres projets et mesures lancés par le gouvernement pour combattre la vie chère en Nouvelle-Calédonie. Parmi eux, l’extension de la liste des produits de première nécessité qui bénéficient d’une exonération de tous droits de douane et de taxes à l’importation ; la demande d’une aide de l’État déjà existante dans d’autres territoires ultramarins pour faire baisser le coût du fret ; le lancement d’une étude confiée l’Autorité de la concurrence sur les marges pratiquées par les enseignes de la grande distribution ou encore l’ouverture d’un audit sur la pertinence des protections de marché favorisant la production locale.

"On avance vraiment sur le pouvoir d’achat"

"On avance vraiment sur le pouvoir d’achat des Calédoniens. C’est une problématique qu’on a abordée dès le début de notre prise de fonction au gouvernement. Et c’est pourquoi, par exemple, dans l’accord signé ce matin, il y a un engagement aussi de la part des professionnels à répercuter au franc le franc les baisses de droits et taxes qui seront votées par le gouvernement, car on a fait un effort au niveau de la Nouvelle-Calédonie de 600 millions de baisse de droits et taxes pour soutenir le pouvoir d’achat", poursuit Christopher Gygès, qui juge bon de souligner que le meilleur moyen de soutenir la consommation est avant tout de "soutenir le maintien à l’emploi" et de parvenir "à mieux payer le travail" en Nouvelle-Calédonie notamment par l’exonération de certaines charges patronales.

Toujours est-il pour parvenir durablement à modérer si ce n’est à refaire baisser le coût des produits dans le pays, encore faut-il que les efforts consentis le soient "de bout en bout de la chaîne", y compris chez les compagnies maritimes alors que le coût du débarquement des marchandises à Nouméa est "l’un des plus chers au monde", assure le président du Syndicat des importateurs (SIDNC).

Un prix du fret qui a explosé depuis la Covid

"Le déchargement d’un conteneur de 20 pieds vaut environ 67 000 francs. Et s’il comprend des produits pauvres, comme des produits secs (pâtes, riz, etc.) et à faible valeur, c’est énorme. Le coût de toute cette chaîne de fret reste excessif, en particulier depuis la Covid où il a explosé et même s’il a de nouveau baissé, il n’est jamais revenu à un prix d’avant pandémie, détaille Laurent Vircondelet, qui espère que l’extension de la liste des produits de première nécessité, si elle est votée au Congrès, changera la donne. En Polynésie, une partie du fret est financée pour certains produits comme le riz et la farine, et donc une fois que cette liste sera établie également en Nouvelle-Calédonie, ça sera plus simple d’aller chercher des subventions ou d’aller chercher des baisses de tarifs auprès des compagnies maritimes sur ces produits-là car au vu de la faible taille de notre marché, on n’est pas en position de force pour négocier."

Par Les Nouvelles Calédoniennes