Nouvelle-Calédonie :  L’économie calédonienne fait à nouveau preuve de résilience selon l'IEOM

Nouvelle-Calédonie : L’économie calédonienne fait à nouveau preuve de résilience selon l'IEOM

Un deuxième trimestre 2021 qui souligne la résilience du tissu économique Calédonien, c'est en substance le bilan du rapport de l'Institut d'Émission d'Outre-mer (IEOM) publié ce lundi 20 septembre. La reprise d'activité suite au confinement, celle de l'Usine du Sud, ou encore l'établissement du 17eme gouvernement sont autant de facteurs aidant au climat des affaires.

Un deuxième trimestre 2021 marqué par une relative accalmie dans l'ensemble des crises traversées par la Nouvelle-Calédonie. Après la fermeture forcée de l'Usine du Sud dans le cadre de sa vente contestée, puis sa réouverture en début d'année 2021, la chute du 16e gouvernement suivie d'une attente de plusieurs mois avant l'établissement du gouvernement suivant, ou encore la reprise d'activité après un confinement strict du territoire au premier trimestre, les indicateurs se veulent plus positifs.

Une situation qui se retransmet dans l'indice appelé Indicateur du Climat des Affaires (ICA) qui symbolise l'opinion des chefs d'entreprise interrogés dans le cadre de l'enquête : l'ICA remonte ainsi de 4,4 points au second trimestre 2021 pour s'établir à 98,9, un point haut qui n'avait pas été atteint depuis bientôt 10 ans, en 2012. Dans le rapport, 35 % des entrepreneurs interrogés constatent une hausse de leur activité permise notamment par un rebond de la consommation des ménages, une reprise du tourisme local au lendemain d’un confinement strict au mois de mars 2021, et une hausse de la production minière et métallurgique.

Une embellie que le rapport tempère, puisque celle-ci est à remettre dans son contexte de sortie de crises, et ne doit pas masquer les difficultés à la fois structurelles et conjoncturelles auxquelles doit faire face l’économie calédonienne. L'amélioration reste fragile, rappelle l'étude de l'Ieom, puisque le chiffre d’affaires pour 2021 reste prévu à la baisse, et les anticipations pour le trimestre à venir sont peu favorables, notamment en ce qui concerne l’activité, puisque seules 13 % des entreprises anticipent une amélioration et des perspectives d’investissements, quand 46 % d’entre elles prévoient à contrario une baisse de leurs investissements.

De plus, les tensions de trésoreries restent d'actualité, et un quart des entreprises craignent une défaillance. Enfin, certains secteurs continuent de rencontrer de lourdes difficultés, comme le BTP qui s’enfonce dans une crise structurelle, ou encore le secteur tourisme qui doit composer avec l’absence de touristes internationaux.

L’absence de perspectives d’une réouverture des frontières, l’incertitude institutionnelle liée au 3e référendum, et les craintes liées aux hausses des prix des matières premières et du fret sont autant de facteurs qui affectent la confiance des acteurs économiques. À cela est venu s’ajouter le 6 septembre la découverte de plusieurs cas autochtones de Covid-19, et la présence du variant Delta, qui ont conduit les autorités à décider d’un nouveau confinement strict.

Un événement qui survient alors que le problème du financement du déficit structurel du RUAMM devient intenable pour l'institution, menacée de défaut de paiement. Dans ce contexte de fragilisation accrue, le système de santé calédonien, qui craint déjà le manque d'effectifs à moyen-terme, doit affronter cette nouvelle crise sanitaire. La résilience de l'économie calédonienne, atout pour ce deuxième trimestre 2021, pourrait ainsi être rapidement remise en question au vu des difficultés structurelles existantes, et situationnelles à venir.

Damien Chaillot