Nouvelle-Calédonie : À Paris, des députés LFI et des syndicalistes exigent la « libération immédiate » de Christian Tein

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Nouvelle-Calédonie : À Paris, des députés LFI et des syndicalistes exigent la « libération immédiate » de Christian Tein

Lors d’une conférence de presse ce lundi à l’Assemblée nationale, Jérôme Legavre, député LFI, des membres du Comité international contre la répression (CICR) et des syndicalistes (CGT, FO) ont exigé la « libération immédiate » de Christian Tein et des « détenus politiques kanak » dans l’hexagone, suite aux émeutes de mai 2024.

Plus tôt ce lundi matin, une délégation de députés, dont Jérôme Legavre, de syndicalistes et de membres du CICR s’était rendus au Ministère de la Justice « pour y exiger des réponses du Garde des sceaux », en vain. Le CICR avait déjà « adressé pas moins de quatre demandes d'audience au ministère de la Justice qui n'a pas daigné répondre ». 

Malgré cela, « nous ne lâcherons pas sur cette exigence, cette revendication élémentaire de libération immédiate des détenus politiques » a assuré le député LFI, tandis qu’en parallèle, la présidente du groupe Mathilde Panot est en déplacement sur l’archipel, accompagné par Bastien Lachaud, lui aussi député LFI, « qui ont renouvelé, depuis la Nouvelle-Calédonie, cette exigence de libération immédiate de Christian Tein et de ses camarades ».

Soupçonné d’avoir orchestré les émeutes de mai dernier en Nouvelle-Calédonie, Christian Tein, ainsi que plusieurs membres de la Cellule de coordination des actions de terrain du FLNKS, sont détenus dans l’Hexagone., le procureur de la République à Nouméa estimant leur détention sur place trop dangereuse. Il a depuis été désigné président du FLNKS, ce qui a poussé deux partis anciennement membres du Front indépendantiste à suspendre leurs participations.

« Dès que nous avons appris que Christian Tein et ses compagnons avaient été déportés en France, il nous est apparu que ces militants sont des prisonniers politiques, même en adoptant un regard purement institutionnel sur la question » estime Miguel Martinez, secrétaire du CICR, pour qui « la détention a été imposée pour des raisons purement politiques, sans rapport avec une infraction telle qu'elle soi », et issue d’une « procédure manifestement entachée d'irrégularité ».

Dénonçant un « chantage d'État colonial », Miguel Martinez fustige aussi les conditions de détention de Christian Tein, « séquestré depuis 11 mois sans jugement », « placé à l'isolement dans un quartier de haute sécurité comme s'il était un terroriste ». « Il est un colonisé et il lutte pour la liberté de son pays » a renchérit le président d’honneur du CICR Gérard Bauvert, qui fait un parallèle avec des personnages de l’histoire coloniale française comme Toussaint Louverture, Abdelkader ou Pouvanaa a Oopa, tous trois détenus dans l’Hexagone à la suite de luttes -militaires ou politiques- anticoloniales.

« Le ministre des Outre-Mers, Manuel Valls, parle de l'indispensable dialogue en Nouvelle-Calédonie. Si le mot dialogue a un sens, alors la première chose à faire, c'est que les détenus politiques soient libérés immédiatement », insiste Jérôme Legavre. « Il n'y aura pas de solution en Nouvelle-Calédonie tant que ces 70 détenus seront toujours entre murs » ajoute le député qui assure « amplifier la campagne » et « chercher à dégager du soutien financier pour les familles, les proches et leurs camarades ».