La Technopole de Nouvelle-Calédonie a officiellement changé de statut. L’association Agence de développement de la Nouvelle-Calédonie (ADECAL), devenue ADECAL Technopole en 2011, est désormais le groupement d’intérêt public (GIP) Technopole. La première assemblée générale de cette nouvelle structure s’est tenue le 9 décembre 2025 sous la présidence de Samuel Hnepeune, membre du gouvernement chargé de la recherche.
Créée en 1995 pour promouvoir le potentiel économique du territoire à l’international, l’ADECAL avait évolué en 2011 vers un positionnement centré sur l’innovation et la diversification économique. Le passage au statut de GIP intervient pour adapter la gouvernance et les missions de la Technopole, en cohérence avec les recommandations de la Chambre territoriale des comptes, du cabinet Atlas Management et de la Stratégie territoriale de l’innovation.
La Technopole compte aujourd’hui 35 salariés répartis sur huit sites couvrant les trois provinces. Elle s’organise autour de deux pôles : l’un consacré aux écosystèmes marins, l’autre aux écosystèmes terrestres. Ses équipes mènent notamment des essais, des actions de transfert, des opérations d’accompagnement technique et des travaux de conservation des ressources biologiques.
À Port-Laguerre, le centre des tubercules tropicaux partage ses installations avec la direction du Développement durable des territoires de la province Sud et l’Institut agronomique néo-calédonien, dans une logique de mutualisation des moyens et de préservation du patrimoine végétal.
Un changement de statut pour renforcer l’implication des financeurs
Le passage en GIP, validé dès 2024 et entériné lors de l’assemblée constitutive du 9 décembre, permet une implication renforcée de l’État, de la Nouvelle-Calédonie et des trois provinces. Le nouveau statut prévoit une programmation triennale, des contributions financières fixées annuellement et une gouvernance davantage structurée.
Selon le gouvernement, l’évolution vise aussi à accroître la transparence et à ajuster les missions de la Technopole à son périmètre recentré depuis 2021 sur les volets « terre » et « mer », après la sortie de ses activités liées à l’innovation.
Des partenariats à consolider
La Technopole entend réviser ses modalités d’intervention pour mieux répondre aux besoins économiques, en privilégiant une logique de projets et des objectifs mesurables. La direction met en avant la nécessité de renforcer la coopération avec les acteurs privés et les organismes de recherche.
Plusieurs pistes ont été validées : développement de partenariats public-privé, renforcement des liens avec les clusters et entreprises, mutualisation des sites, et concentration des activités marines à Foué. La Technopole collabore déjà avec de nombreux partenaires institutionnels, économiques et scientifiques, ainsi qu’avec des start-up locales.
Les missions principales restent axées sur la diversification des économies « bleue » et « verte », le transfert de technologies et l’accompagnement des filières. Toutefois, la Technopole devra établir des priorités en fonction des demandes du secteur privé et des collectivités, en lien avec un budget contraint.
Pour la période 2026-2028, le GIP concentrera son action autour de cinq thématiques : amélioration des pratiques culturales et aquacoles, fourniture de matériel biologique, conservation et valorisation des ressources, développement d’outils d’aide à la décision, et accompagnement des entreprises et start-up.
Chiffres clés 2024
Pôle terrestre :
- 58 personnes formées en apiculture
- 82 visites sanitaires et 2 047 ouvertures de ruches
- 180 reines fécondées fournies aux apiculteurs
- Évaluation de 10 variétés de pommes de terre et de plusieurs variétés maraîchères en conduite biologique
- Conservation de 410 variétés de tubercules
- 4.317 kg de semences d’igname vendues
Pôle marin :
- 19 visites de veille sanitaire chez les crevetticulteurs
- Production de 18.000 alevins de picots rayés dans le cadre d’un programme de co-culture
- 28 campagnes d’observation de pêche, soit 216 jours de mer
La Technopole prévoit d’utiliser son nouveau statut pour consolider une feuille de route triennale partagée avec l’ensemble de ses partenaires, avec pour objectif de renforcer le lien entre recherche et économie et de soutenir le développement durable des filières marines et terrestres en Nouvelle-Calédonie.























