Covid-19 : La Nouvelle-Calédonie met en place un dispositif « fin de vie à domicile »

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Covid-19 : La Nouvelle-Calédonie met en place un dispositif « fin de vie à domicile »

C’est assez rare pour le souligner : face à la brutale augmentation du nombre de cas et de décès du Covid-19, la Nouvelle-Calédonie a mis en place un dispositif « fin de vie à domicile », permettant aux patients souffrants d’une forme sévère ne pouvant être prise en charge de bénéficier d’un accompagnement spécialisé.

« Il existe parfois des cas qui sont d’emblée très sévère », a exliqué le Dr Thierry de Greslan, président de la commission médicale d'établissement du principal centre hospitalier de l’archipel, le Médipôle de Koutio. « Certaines personnes souhaitent reste à domicile et ne pourront pas bénéficier de réanimation. Ces fins de vie à domicile sont possibles, parfois souhaitées par les familles et les patients », souligne-t-il.

Ainsi, et pour répondre à ce souhaite, les autorités sanitaires calédoniennes ont mis en place « une structure de soins palliatifs et d’accompagnement de fin de vie à domicile en cas de besoin, et cette structure existe à partir d’aujourd’hui », lundi 20 septembre. « Elle a été créée en une semaine et il y a un numéro dédié aux professionnels qui permettra aux médecins traitants de demander un accompagnement pour les familles », a-t-il ajouté.

« Si vous avez connaissance d’un cas grave, d’un cas avec une fin de vie possible à la maison, il ne faut pas laisser les gens seuls même s’ils ne doivent pas aller à l’hôpital ou qu’ils ne veulent pas aller à l’hôpital, ils peuvent être accompagnés par une équipe dédiée qui comprendra un médecin, une infirmière et une psychologue ». L’initiative, surprenante de fatalité, permet ainsi aux patients souffrants d’une forme sévère de ne pas être séparés de leurs proches. Car l’autre drame de cette épidémie réside également dans l’incapacité des familles à voir leurs proches une dernière fois avant le décès.

En outre, il permet au Centre hospitalier, en tension, de se concentrer sur les patients pouvant être sauver et éviter les choix difficiles. « On est déjà obligés, pour certains, de faire des choix » a confirmé le Dr de Greslan, évoquant « un très gros travail (…) pour accompagner chaque médecin, chaque famille, dans ces choix difficiles de tri. Pour pouvoir offrir les meilleures chances aux personnes qui vont pouvoir en bénéficier ». Il ajoute que « le fait d'avoir trop de facteurs de comorbidités ou un âge trop avancé ne permettra pas une réanimation correcte ». 

Naturellement, ce dispositif « fin de vie à domicile » est réservé aux patients souffrants de forme grave et sévère et qui, même en passant par la réanimation, ne pourront être sauvés. Il s’agit là d’un choix concerté entre le patient, sa famille et le corps médical dédié à cette opération. Sur place, l’épidémie a déjà fait 25 décès depuis le 6 septembre. Plus de 3 600 personnes ont été détectées positives au Covid en 3 semaines et le Médipôle de Koutio compte 39 patients en réanimation et 249 hospitalisés.