Le FLNKS tient un congrès extraordinaire à la vallée de Nimbayes, à Ponérihouen, ce samedi 6 décembre. Le discours d’ouverture sera assuré par Christian Tein, le président du Front, de retour après un an et demi passé dans l’Hexagone. Détails avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes
Christian Tein à Ponérihouen
"Je pense que c’est un moment très important, le retour parmi les siens de son président après une période de détention et d’exil forcé", introduit Henri Juni, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Pacifique (CNTP), membre du Front, lors d’une conférence de presse ce mercredi 3 décembre. Christian Tein, chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) au moment des émeutes de mai 2024, avait été désigné président du Front de libération nationale kanak et socialiste en août de la même année, alors qu’il était placé en détention dans l’Hexagone après y avoir été transféré à la suite de son interpellation en juin.
Libéré un an plus tard, il a été autorisé en octobre par la Cour d’appel à rentrer en Nouvelle-Calédonie. Le membre de l’UC, qui reste mis en examen pour vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée, et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits, sera ainsi présent au congrès extraordinaire du FLNKS samedi 6 décembre dans la vallée de Nimbayes, à Ponérihouen. Il y prononcera le discours d’ouverture.
Un retour qui fait beaucoup parler, notamment sur les réseaux sociaux. Henri Juni dénonce "des propos très hostiles voire racistes, de la stigmatisation, du dénigrement", dont Christian Tein est la cible, "notamment de responsables politiques locaux". Le FLNKS les accuse d’avoir "fabriqué l’image de l’ennemi du public numéro Un", alors que Christian Tein "a contribué à la désescalade sur le terrain", ajoute le secrétaire général de la CNTP. Le bureau politique du Front interpelle l’État, qui "tolère les propos publics des radicaux anti-indépendantistes", estimant qu’il "lui appartient de bannir tout comportement et toute communication dangereuse susceptible d’attiser les tensions, la haine et de mettre en péril la sécurité du président".
Vers une nouvelle charte du FLNKS
L’autre point de la conférence de presse a porté sur le contenu du congrès extraordinaire. Les membres du FLNKS vont notamment signer la charte du mouvement, désormais formé de sept composantes : Union calédonienne, Rassemblement démocratique océanien (RDO), Mouvement océanien indépendantiste (MOI), Dynamik unitaire Sud (DUS), Parti travailliste (formation politique de l’USTKE), Confédération nationale des travailleurs du Pacifique (CNTP) et Dynamique autochtone (DA), après l’arrivée de cinq groupes de pression et le départ officiel du Palika et de l’UPM. Il sera également question de la gouvernance du Front et de la déclaration unitaire du 24 septembre avec le Sénat coutumier, le MNIS et d’autres organisations comme l’EPKNC.
Mission des facilitateurs : "On a l'impression de ne pas être écoutés"
L’accord de Bougival, rejeté par le FLNKS car "contraire au fondement de notre combat qui est d’aller vers la pleine souveraineté", précise Romuald Pidjot, membre du bureau politique et deuxième secrétaire de l’Union calédonienne, tiendra aussi une place centrale, ainsi que le changement de cap de l’État avec l’annonce de la déclaration anticipée et l’avis que doit rendre le Congrès sur la consultation citoyenne lundi 8 décembre.
Dans ce contexte, le FLNKS a rencontré mardi les trois membres de la mission de facilitateurs envoyée par le gouvernement Lecornu en Nouvelle-Calédonie depuis lundi 1er décembre. Le secrétaire général de l’UC, Dominique Fochi, rappelle que le Front est engagé "dans un rejet total de Bougival", comme indiqué lors de la conférence de presse de l’Union calédonienne la semaine dernière, et qu’il "ne peut donc pas s’inscrire" dans le cadre de cette mission, c’est-à-dire "faire des ajustements, des modifications", "parce que nos fondamentaux ne figurent pas" dans l’accord, jugé "complètement déséquilibré". Les représentants du FLNKS ont d’ailleurs dit à la mission être "fatigués de discuter, puisqu’on a l’impression de ne pas être écoutés", et que la personne qui plaidait en faveur de la poursuite du dialogue était Christian Tein. "C’est lui qui nous pousse à continuer."
Par Les Nouvelles Calédoniennes























