Mayotte : 200 barques de kwassas saisies et détruites hier par la Préfecture

©France Mayotte Matin

Mayotte : 200 barques de kwassas saisies et détruites hier par la Préfecture

Hier matin, la préfecture organisait une opération sous haute surveillance de destruction de kwassas, 200 embarcations ont été réduites en miettes par les pelleteuses présentées pour l'occasion. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.

C'est un vaste parterre d'embarcations en fibre de verre qui trônait hier sur un site militaire en Petite-Terre, une sorte de cimetière de barques arraisonnées, une démonstration du travail effectué par les forces de l’ordre, mais qui ne peut empêcher de se demander combien ont touché terre pour débarquer des clandestins sans être interceptée.

L’opération devant la presse a été minutieusement orchestrée par la préfecture de Mayotte pour démontrer que la lutte contre l'immigration clandestine ne se limitait pas aux interpellations en mer. En effet, dès lors qu'un kwassa est arraisonné, le passeur répond de ses actes devant la justice, les ESI sont raccompagnées au CRA, les barques sont alors saisies. Les embarcations sont stockées sur un site militaire et les moteurs sont savamment rangées également.

Hier matin, la préfecture a organisé une opération de destruction de 200 kwassas sur les 300 qui ont été interceptés depuis le début de l'année. Les barques ont été cassées en plusieurs morceaux par les pelleteuses puis chargées dans les bennes de la Star pour ensuite être acheminé vers leur exutoire final.

La question du devenir des moteurs de 90 chevaux a levé un début de polémique. Le préfet a annoncé que les moteurs étaient eux aussi détruits quand d’autres ont expliqué qu’ils étaient cédés à une entreprise privée. Le Préfet a complété son propos en expliquant que la destruction des moteurs constituait un véritable frein aux réseaux de passeurs puisque les moteurs de 90 chevaux coutaient très chers.

En attendant c'est une opération qui a un impact à ne pas douter sur les réseaux de passeurs tant sur l’aspect psychologique que physique. Mais la vraie question mais est pourquoi l'usine de kwassas à Anjouan est toujours active ? et quand les fonds du FED arrêteront de financer la construction des embarcations ?

Anne Constance Onghéna pour France Mayotte Matin