Cinq mois après le lancement du plan « Anti-bandes » à La Réunion, les autorités dressent un premier bilan jugé encourageant. Ce dispositif, pilier du plan départemental de sécurité #Etatyprotezanou, vise à lutter contre les violences liées aux bandes et à restaurer la tranquillité publique sur l’île.
Le jeudi 26 juin, un conseil départemental de prévention de la délinquance (CDPD) s’est tenu en préfecture sous la présidence du préfet Patrice Latron. Cette réunion a réuni les principaux acteurs engagés dans le plan : autorités judiciaires, maires, Département, Caisse d’allocations familiales (CAF), forces de l’ordre et services de l’État.
Des indicateurs d’efficacité sur le terrain
Depuis février 2025, plusieurs actions coordonnées ont été menées. Parmi les chiffres avancés : 350 000 heures de présence des forces de l’ordre enregistrées ; 245 opérations de voie publique réalisées, avec plus de 15 000 personnes et 8 000 véhicules contrôlés ; 152 interpellations ; 31 armes saisies (armes blanches et armes à feu) ; 279 amendes forfaitaires délictuelles liées à la détention de stupéfiants ; 92 dossiers transmis à la CAF, ayant conduit à 15 contrôles approfondis pour près de 50 000 € de régularisation ; 6 procédures d’expulsions locatives et 9 saisines de la cellule de recueil des informations préoccupantes du Département.
Moins de mineurs impliqués et de violences urbaines
Les autorités signalent une baisse du nombre de mineurs mis en cause dans des faits de délinquance. Entre 2022 et 2025, leur part est passée de 12 à 8 %. Sur la période de janvier à mai, la diminution est plus marquée encore, avec une baisse de 6 points (de 21 % à 15 %). Une diminution des violences urbaines est également constatée, notamment durant les vacances scolaires de mars, habituellement plus sensibles.
Une approche coordonnée et multi-acteurs
Le plan repose sur une coordination renforcée à travers la cellule départementale anti-bandes (CDAB), réunie à plusieurs reprises depuis février. Cette cellule suit l’évolution des situations individuelles signalées et organise des contrôles administratifs croisés (CAF, droit au séjour, logement social).
Des groupes de travail thématiques ont également été mis en place, portant notamment sur la sécurisation des logements sociaux ou l’élimination des véhicules hors d’usage. Une convention entre la préfecture, la justice et les bailleurs sociaux est en cours d’élaboration pour mieux traiter les cas d’incivilités et d’occupations illicites. Le suivi des réseaux sociaux constitue aussi un volet important du dispositif, permettant d’anticiper certains rassemblements ou incidents.
Un renforcement de la présence policière et du rôle des maires
Le plan s’accompagne d’un déploiement accru des forces de l’ordre avec l’appui d’un escadron de gendarmerie mobile, et d’une visibilité renforcée sur le terrain grâce à des patrouilles pédestres, cyclistes et motorisées. Les maires sont invités à jouer un rôle central dans cette dynamique. L’État soutient les communes via le fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) pour financer l’installation de dispositifs de vidéo-protection. Le développement de la participation citoyenne et le recours au rappel à l’ordre figurent également parmi les outils mis à disposition des édiles.
Une mobilisation qui se poursuit
Si les premiers résultats sont jugés positifs, les autorités soulignent que la lutte contre le phénomène des bandes nécessite une action continue. Le préfet a réaffirmé la volonté de l’État de maintenir et d’amplifier les efforts engagés, en s’appuyant sur la coopération entre les forces de sécurité, la justice, les collectivités locales et les acteurs sociaux, dans l’objectif de garantir durablement la sécurité des habitants de La Réunion.
Damien Chaillot