Électricité De Mayotte recevait la presse hier matin afin de présenter ses essais de bio-liquides. Une initiative qui s’opère dans le cadre de la transition énergétique et qui pourrait permettre à terme de voir les deux centrales mahoraises fonctionner au bio-carburant. La nouvelle est excellente en termes d’écologie, car les vertus du bio-liquide sont certaines, à l’instar de l’amélioration de la qualité de l’air. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.
C’est une grande première dans l’Océan Indien que ces essais bio-liquides menés par EDM hier matin. L’objectif à terme ? Convertir les deux centrales mahoraises au bio-liquide, du carburant d’origine végétale s’imposant comme une alternative au fioul. Comme l’explique Echat Nourdine, cheffe de projet sur l’essai bio-liquides à la centrale des Badamiers, les vertus d’une telle transition sont certaines en termes de préservation de l’environnement, et l’action s’inscrit dans le cadre de la transition énergétique.
« Avec cet essai ce qui va changer, c’est qu’on va gagner en qualité de l’air, on n’aura plus d’émissions de CO2 à la cheminée, donc c’est le critère le plus important. En termes de performance du moteur ça ne va rien changer, il n’y a pas de réglages à faire au niveau du groupe, c’est seulement un gain en termes de qualité de l’air ». S’il est difficile de mesurer à ce jour l’impact précis en termes de réductions d’émissions de CO2, l’impact positif sur l’écosystème local sera certain.
Une initiative opérée par EDM en partenariat avec le groupe Total, qui est en charge de fournir le produit alternatif au fioul : un bio-liquide à base de colza. Ainsi, la compagnie de production d’énergie s’occupera du transport du produit, accordement aux besoins de la centrale, avant d’effectuer une livraison sur site. Un produit 100 % français à base de colza donc, cultivé, récolté et transformé en France hexagonal par une coopérative française de l’Ouest.
Néanmoins, pour que le résultat soit optimal en termes de bilan carbone, la prochaine étape consisterait en la création d’un circuit court, avec la mise en place d’une filière de production de biomasse locale. Un projet qui semble difficilement imaginable sur l’île au lagon, puisque les bio-carburants doivent respecter des critères de durabilité, excluant ainsi des végétaux de base comme les huiles de palme et de soja.
Le colza est la plante la plus à même de servir de ressource première ; néanmoins les conditions climatiques mahoraises ne sont, comme chacun sait, pas idéales à la pousse de ce végétal. Sans compter les besoins déjà énormes en termes de développement de l’agriculture locale, ne serait-ce que pour nourrir une population qui vit aux dépends des productions malgaches et européennes.
Une nouvelle tout de même réjouissante sur le plan écologiques, et qui n’est pas sans rappeler le débat sur le projet de centrale électrique hybride fioul gaz d’EDF en Guyane l’année dernière. Alors critiqué par l’Autorité Environnementale, le projet s’était vu modifié, le fioul abandonné au profit de la biomasse liquide. Ce qui devrait permettre des émissions de gaz à effet de serre trois fois inférieures au projet initial, comme le communiquait le ministère de la transition écologique en octobre 2020.
Une baisse considérable qui s’avère donc de bon augure pour le territoire mahorais, pour un premier pas conséquent en termes de transition énergétique. Et ce à une heure où la consommation énergétique des ménages continue d’avancer drastiquement chaque année...
Mathieu Janvier pour France Mayotte Matin