Un partenariat a été conclu entre la CCSud de Mayotte, le Conservatoire du littoral et plusieurs associations locales pour encadrer la gestion des sites de Saziley et de la baie de Bouéni. Ce nouveau partenariat marque une redistribution des rôles impliquant davantage les acteurs de terrain et les populations locales. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
La Communauté de communes du Sud de Mayotte (CCSud) a signé plusieurs conventions de gestion avec le Conservatoire du littoral et des associations locales rapporte Charaffoudine Ramadani Toto. L’événement s’est tenu sur le site d’Antana Bé, dans le village de Poroani, en présence de Philippe Van de Maele, directeur général du Conservatoire du littoral. Les accords portent sur deux zones emblématiques : la baie de Bouéni et le site de Saziley. La CCSud devient ainsi co-gestionnaire de l’ensemble du littoral entre Mtsamoudou et Bouéni, en partenariat avec les associations GEPOMAY, AME de Tsimkoura, ACEP de Poroani, les Naturalistes de Mayotte et l’ASVM de Mtsamoudou. Cette nouvelle gouvernance vise à protéger durablement les espaces naturels, tout en impliquant davantage les populations locales. Jusque-là, la gestion du site de Saziley était largement assurée par les Naturalistes de Mayotte, qui occupaient une position centrale. Désormais, plusieurs structures locales interviendront dans la gestion des plages, marquant une volonté d’ouverture et de partage des responsabilités.
L’objectif est de faciliter l’appropriation des règles de protection par les habitants eux-mêmes, notamment les pêcheurs et les agriculteurs. La CCSud souhaite une meilleure cohabitation entre les usages traditionnels et les exigences de conservation, en s’appuyant sur des relais de terrain capables de sensibiliser et de dialoguer avec la population. Cela pourrait réduire les tensions observées ces dernières années sur certains sites où la présence humaine était restreinte. Cette démarche reflète un modèle de développement plus inclusif, ancré dans les réalités sociales et écologiques du territoire. Elle renforce aussi la résilience écologique face au changement climatique et met en valeur le rôle structurant des associations locales dans la gouvernance environnementale. Une meilleure articulation entre savoirs scientifiques, connaissances empiriques et pratiques communautaires est ainsi recherchée.
En affirmant sa place au cœur de ce dispositif, la CCSud réaffirme son engagement pour une gestion concertée et adaptée du littoral. Ce tournant pourrait inspirer d’autres initiatives similaires sur le territoire. Il s’agit aussi de redonner sens au lien entre les populations et leur environnement naturel, dans une logique d’équilibre durable.
Par France-Mayotte Matin.























