Un séminaire réunissant le CHU de Martinique et la Fédération hospitalière de France s’est tenu lundi 24 novembre sur la responsabilité populationnelle. Un dispositif qui vise à améliorer la prise en charge des patients grâce à une meilleure coordination entre les professionnels de santé. Détails avec notre partenaire RCI Martinique.

Lors de ce séminaire du CHU de Martinique et de la Fédération hospitalière de France, le concept de responsabilité populationnelle a été au cœur des échanges. Ce modèle de santé vise à améliorer le suivi des patients en renforçant la solidarité et la coopération entre les différents acteurs médicaux, notamment avec les médecins traitants.

L’initiative répond aux personnes souffrant de maladies chroniques - diabète de type 2, insuffisance cardiaque, maladies rénales, hypertension, obésité…- qui rencontrent encore trop souvent des difficultés d’accès aux soins, en raison d’un manque de coordination et d’un partage insuffisant d’informations entre professionnels.

Une baisse des complications

Déployée depuis plusieurs années dans cinq régions pilotes de l’Hexagone, la responsabilité populationnelle montre des résultats prometteurs, comme l’explique Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF : «C'est un projet qui a été développé dans plusieurs régions de l'Hexagone, dans les Hauts-de-France, dans l'Ouest, dans le sud de la France, dans le Centre notamment, autour de la pathologie du diabète de type 2. Ce que nous constatons au bout de quatre ans, c'est que les hospitalisations, via les urgences pour complications de diabète de type 2 ont chuté de 50%. Ce que nous constatons également, c'est que nous avons une hausse des prises en charge en ambulatoire. Ça veut dire que les patients qui sont atteints de diabète de type 2, leurs complications sont gérées, leur parcours de soins est géré.»

Un modèle adapté à la réalité du territoire

La Martinique devient ainsi le premier territoire d’outre-mer à expérimenter ce dispositif. José Luis Barnay, spécialiste en médecine physique, réadaptation et nutrition, rappelle que ce modèle s’inscrit dans l’organisation actuelle du système de santé local : «Aujourd'hui, en Martinique, a été mis en place le groupement hospitalier de territoire qui regroupe les établissements publics, deux EHPAD, un HAD. C'est toute l'offre de soins publique sur le territoire. On a besoin de mettre en place une stratégie médicale et on a décidé aujourd'hui de s'appuyer sur l'apport de la Fédération hospitalière de France à travers un projet qui s'appelle la Responsabilité populationnelle, qui vise à revoir l'offre de soins pour qu'elle soit la plus adaptée possible aux besoins de notre population.»

Ce dispositif permettra d’offrir une réponse plus rapide et adaptée aux patients en difficulté, selon Cédric Fagour, praticien hospitalier spécialisé en endocrinologie, diabétologie et nutrition : «L'idéal, c'est que le patient qui a par exemple un diabète de type 2, qui est déséquilibré, qui a des signes de décompensation, comme on dit, il va nécessiter d'être pris en charge rapidement. Donc, le médecin traitant pourra contacter une structure de soins via une plateforme d'adresse à, une plateforme territoriale de coordination. Et l'équipe soignante va pouvoir, à ce moment-là, prendre en charge le patient dans des délais adaptés. Et s'il n'est pas dans un délai d'urgence, à ce moment-là, proposer au patient de bénéficier d'une évaluation par une infirmière de ville avant son hospitalisation pour que l'infirmière puisse, en complément du médecin traitant, évaluer les besoins du patient dans sa globalité. Ça peut être des besoins au niveau social, psychologique, médical, etc»