Sur les 10 dernières années, six Miss des Outre-mer ont été élues Miss France

Sur les 10 dernières années, six Miss des Outre-mer ont été élues Miss France

Les Outre-mer, terres de champions, et de Miss ? Très probablement, si l’on revient sur les dix dernières années de sacre, avec pas moins de six ultramarines qui ont porté la couronne et l’écharpe nationale, voire sept si l’on prend en compte la Réunionnaise Ève Gilles.

Alicia Aylies, Vaimalama Chaves, Clémence Botino, Indira Ampiot, Angélique Angarni-Filopon et désormais Hinaupoko Devèze : depuis quelques années, les candidates ultramarines performent au concours Miss France.

 Une liste à laquelle on peut ajouter Ève Gilles, Miss France 2024, portant l’écharpe du Nord-Pas-de-Calais et les couleurs de La Réunion, mais aussi les nombreuses dauphines ultramarines qui ont tout autant marqué le concours, comme Morgane Edvige en 2015, Ophély Mezino en 2018, Floriane Bascou en 2021, Audrey Ho-Wen-Tsaï en 2023 et la révélation de l'année 2025 : Juliette Collet.

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Si l’on remonte encore dans le temps, il va sans dire que les comités ultramarins savent préparer et classer leurs candidates, surtout s’ils sont adossés à des acteurs économiques de poids et des sponsors généreux. Le comité Miss Tahiti par exemple, a porté plusieurs de ses représentantes au carré final, jusqu’à la couronne. C’est aussi le cas du comité Miss Guadeloupe, qui prépare désormais des concours internationaux où leurs représentantes sont bien classées.

Ajouter à cela, un engouement populaire que l’on retrouve peu dans l’Hexagone, hormis dans le Nord, en Normandie ou en région PACA. Un engouement entretenu par les comités locaux, parfois par les autorités politiques locales. À titre d’exemple, Miss Tahiti ouvre les festivités culturelles du mois de juillet et défile au 14. Elles sont des personnalités locales à part entière, suscitant souvent l’admiration et la ferveur. 

Autre ingrédient à ce succès, en lien avec l’engouement populaire : la visibilité des territoires. On l’oublie souvent, mais les territoires d’Outre-mer sont bien moins peuplés que les grandes régions hexagonales. Les candidates ultramarines portent avec elles un besoin de visibilité, de reconnaissance d’une singularité dans la Nation, d’une considération de la part d’un pays qui, parfois, nourrit bien des préjugés et méconnaissances à leurs égards.  

Enfin, le tremplin. Dans des territoires souvent difficiles pour la jeunesse, les concours de beauté représentent une opportunité quasi-professionnelle, un ascenseur social qui leur ouvre bien des portes, de la télévision à l’entrepreneuriat en passant par la musique ou la mode. C’est pour tout cela à la fois que les Ultramarines arrivent à de tels classements et, d’années en années, s’imposent comme les favorites de l’élection.

Quatre ultramarines dans les années 70, trois dans les années 90, deux dans les années 2000

Rétrospectivement, les années 70 sont également un bon cru pour les Miss ultramarines. La première Ultramarine couronnée Miss France est Edna Tepava, Miss Tahiti, en 1974. Deux ans plus tard, Monique Uldaric, Miss Réunion, est élue Miss France 1976. Puis deux plus tard encore, Miss Nouvelle-Calédonie Pascale Taurua est à son tour élue Miss France, mais elle cède très rapidement la couronne. Même destin pour la Tahitienne Thilda Fuller, Miss France 1980, qui se retire après trois jours de règne pour des raisons personnelles. Elle se hissera toutefois au Top 12 de Miss Univers 1980, sous les couleurs de Tahiti. 

Il faudra attendre la décennie 90 pour un retour des Outre-mer à la plus haute place de l’élection. En 1991, Mareva Georges, Miss Tahiti, est élue Miss France. En 1993, Véronique de la Cruz est la première Guadeloupéenne élue Miss France. Puis en 1999, Mareva Galanter, une autre Miss Tahiti, obtient la couronne. Son élection marque aussi le retrait du Comité Miss Tahiti au concours national, jusqu’en décembre 2003. 

Dans les années 2000, seules deux ultramarines obtiennent l’écharpe nationale : Miss Guadeloupe, Corinne Coman, élue Miss France 2003, et Valérie Bègue, Miss Réunion et Miss France 2008. Entre Valérie Bègue et Alicia Ayliès, plus aucune ultramarine n’atteint le titre suprême, mais beaucoup se classent parmi les finalistes.

Liste des Miss France depuis 2016 :

2016 : Iris Mittenaere (Nord-Pas-de-Calais)

2017 : Alicia Ayliès (Guyane)

2018 : Maeva Coucke (Nord-Pas-de-Calais)

2019 : Vaimalama Chaves (Tahiti)

2020 : Clémence Bottino (Guadeloupe)

2021 : Amandine Petit (Normandie)

2022 : Diane Leyre (Île-de-France)

2023 : Indira Ampiot (Guadeloupe)

2024 : Ève Gilles (Nord-Pas-de-Calais)

2025 : Angélique Angarni-Filopon (Martinique)

2026 : Hinaupoko Devèze (Tahiti)

Au palmarès des Outre-mer -en comptant les désistements-, six Miss Tahiti ont été élues Miss France, contre quatre Miss Guadeloupe et deux Miss Réunion. Miss Nouvelle-Calédonie, Miss Guyane et Miss Martinique ont remporté une fois la couronne. Miss Mayotte, dont l’organisation post-Chido s’est révélée fastidieuse, n’a jamais remporté le titre.

Wallis et Futuna, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Saint-Pierre-et-Miquelon n’envoient plus de candidates depuis quelques années, faute de moyens pour maintenir et alimenter le fonctionnement d’un comité, souvent coûteux et avec des sources de revenus limitées.