Autre chambre, deuxième déclaration de politique générale : après l’Assemblée nationale mardi, le Premier ministre a déroulé les grandes lignes de son gouvernement devant le Sénat. Quelques changements à la marge par rapport à la déclaration de mardi, qui concernent aussi les Outre-mer, notamment sur la vie chère et la Nouvelle-Calédonie.
Si Sébastien Lecornu a commencé mardi son discours ultramarin par la Nouvelle-Calédonie, il a choisi ce mercredi de l’ouvrir par la vie chère, « urgence absolue parmi toutes les autres ». « La ministre (Naïma Moutchou, ndlr) a reçu pour mission d’en faire sa priorité, elle sera la ministre de la lutte contre les abus et les ententes qui pèsent sur le portefeuille de nos compatriotes ultramarins ».
Naïma Moutchou va notamment défendre, « avec conviction », au Parlement le projet de loi présenté par son prédécesseur l’été dernier. Et pour faire baisser les prix, dit le Premier ministre, « il faut mieux faire jouer la concurrence, mettre de la transparence là où il y a trop d’intermédiaires, en particulier dans la grande distribution, et ne refuser aucune réflexion par principe, y compris sur les outils fiscaux ».
« Choc de confiance » en Nouvelle-Calédonie
Sur la Nouvelle-Calédonie, et alors que les sénateurs vont se pencher à partir de ce mercredi sur le projet de loi organique visant à reporter les élections provinciales, prévues avant la fin novembre, à la mi-2026, le Premier ministre a davantage insisté sur la crise économique et sociale de l’archipel, qui s’est dramatiquement accentuée les émeutes de mai-2024.
« Pas de paix sociale durable en Nouvelle-Calédonie sans un plan de développement économique du territoire et de lutte contre les inégalités sociales », a estimé le chef de l’exécutif. « La Nouvelle-Calédonie a besoin d’un choc de confiance. Les Calédoniens ont besoin d’un emploi, pas que l’État ne leur paie le chômage indéfiniment. La ministre proposera des solutions, en concertation avec les acteurs du territoire. C’est une priorité », a-t-il assuré.
Lire aussi : Déclaration de politique générale : Les députés Outre-mer partagés entre censure et stabilité
Il est aussi revenu sur « la demande d’évolution institutionnelle » de la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane, rappelant que « le président de la République a confié au Gouvernement le soin de constituer des groupes de travail avec les territoires qui ont des projets précis sur la table ». « C’est un travail qui a été largement entamé par le Sénat et nous devons l’organiser au mieux, en définissant les principes et un calendrier ».
Critiqué hier pour ne pas avoir cité les autres territoires, et notamment Mayotte, dans sa déclaration de politique générale, Sébastien Lecornu y était revenu à l’issue des débats, assurant que « l’ensemble des lignes budgétaires prévues seront au rendez-vous », sauf censure du gouvernement « qui repousserait les différences décisions qui sont attendues ». Il a répété devant le Sénat, ce mercredi, que sur la reconstruction de Mayotte, « l’État a pris des engagements. Ils seront tenus ».