En Martinique, la rentrée des élèves du premier degré, déjà reportée en raison du rebond de l'épidémie de Covid-19 sur l'île, a été perturbée lundi par le débrayage des agents municipaux de plusieurs communes en raison des risques de contamination.
« Les conditions ne sont pas réunies pour une rentrée optimale. Il y a trop de risques de contamination dans les écoles pour le personnel encadrant, le personnel enseignant et les élèves», explique Daniel Gromat, secrétaire général de la CGTM SOEM Fort-de-France, pour justifier le droit de retrait exercé.
Le syndicat CGTM SOEM réclame un nouveau "report de la rentrée en octobre". Selon Daniel Gromat, « cela nous permettra de voir si la décrue continue, si le nombre de malades continuent de diminuer. Sinon ce sera l'hécatombe dans les écoles avec des nombreux clusters.»
À Fort-de-France, «75% des établissements du premier degré sont fermés», affirme le syndicaliste. Personnel enseignant et parents d'élèves ont trouvé porte close à l'entrée des établissements, comme à l'école Aristide-Maugée de Fort-De-France. Plusieurs pancartes ont été accrochées sur les grilles, on peut y lire «Non à la contamination».
Lyndsey, 36 ans, ne cache pas sa colère. Elle a pris un jour de congé pour accompagner son fils de 6 ans: «On ne peut pas manipuler les parents et les déplacer comme des pions, on a une vie, un travail.»
Le Lorrain, le François, Le Diamant, Le Marin, Marigot, Lamentin figurent parmi les communes touchées par le débrayage des agents municipaux.
Pour cette rentrée décalée à mi-septembre, le rectorat a mis en place un protocole spécial, le retour en classe se faisant sur la base d'un «système d'hybridation renforcée»: les élèves en primaire et maternelle sont accueillis par groupes de 5 maximun, en demi-journée. Le reste du temps, l'enseignement sera effectué à distance, au moins jusqu'au 24 septembre.
Environ 66.600 élèves, dont 31.500 enfants scolarisés au premier degré doivent effectuer leur rentrée à partir de ce lundi.
Avec AFP